• Voir à la fin de ce chapitre l'article encore non publié (il fait grincer des dents...!) de Brochier


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  • Et finalement si Marx revenait...

    « Maintenant le règne des banquiers va commencer»  

                                   (Jean Peneff, Mustapha El Miri)

     Aux éditions de la Découverte, 244 pages, 2010,

     

     Quatrième de couverture :

    Le titre est emprunté à la première page de Marx dans « Les luttes de classe en France ». En partie fiction imaginant le retour de Marx en France, 160 ans après son arrivée en 1849, ce livre est également une description de situations vécues en politique par les auteurs. Cet ouvrage rassemble plusieurs intrigues : l’irruption des banquiers dans notre vie, les migrations de populations entre continents, l’arrivée de la Chine sur la scène de l’Histoire, les doutes des gouvernements libéraux au sujet de leur marge d’action.

    La question des dettes est une question qui divise un pays, ou les nations entre elles.  Ce livre propose donc une histoire des luttes en prenant la question des déficits comme centre des événements. Par exemple en France : savoir, sur 40 ans : la dette, qui l’a « faite » ? Qui en profite ? Qui va la payer ? Marx commence toujours ses études historiques en se demandant qui a construit le déficit et qui en  a bénéficié ? Et quelles catégories sociales vont en payer le prix ? Il soutient qu’un Etat révolutionnaire ne doit jamais assumer les déficits creusés par les privilégiés ; c’est ce qui engendra la défaite de la Commune ; on sait que les bolcheviks ont repris son idée en 1917 et refusé de rembourser les emprunts faits par le tsar.

    Il n’est pas nouveau que des États ne paient pas leurs dettes mais les reportent sur d’autres pays, exploités ou vaincus d’une guerre, ou sur les pauvres de leur propre pays ou bien -nouveauté- sur d’autres générations. A toutes ces occasions, la crise financière produisit des bouleversements en cascade : dévaluations, guerres, révolutions ou dictatures. La dette révèle donc l’état des rapports de classe réels. Quand les caisses sont vides, les têtes sont emplies d’idées au sujet des  « trous » à combler, des compensations à demander face aux pressions de créanciers. . Mais aujourd’hui, demain, que faisons-nous ? Le niveau de vie à maintenir, la fermeture des usines, le chômage de masse, la place des enfants dans le capitalisme des jouets fabriqués en Asie (par d’autres enfants), le poids de la médecine commerciale dans nos finances, les retraites, le désarmement et d’autres menaces immédiates sont pourtant les questions urgentes  à régler.

     

    Table des matières

     

    1 « Au travail » :  Marx à la bibliothèque

    La Mondialisation ambiguë

    Concentration des profits  et dispersion de l’exploitation 

    Histoire des grands déficits

    Les crises successives 

    Faire payer nos enfants 

    Le capitalisme par blocs continentaux

    Les deux classes moyennes : riche et pauvre

    Définition d’une classe moyenne dirigeante

    « Look rich »

    Le rapport à l’autorité

    Une croisade morale ? Les gouvernants sont tétanisés

    Le rapport aux loisirs, la culture, la santé

    Les classes ouvrières dispersées

    L’exploitation segmentée

    L’éclatement : les ouvriers partout et nulle part

    L’exil ou le chômage

    Les Jeunes  Chinois en colère

    Jeunes Indiens et Brésiliens

     Le face à face et l’immobilité

    La Révolution française : 1848, 1871, 1917,1936

    Caisses vides et têtes pleines.....d’idées

     

    2 Les bourgeoisies rivales mais solidaires

              La bourgeoisie financière américaine

               Etats  Protecteurs ou Prédateurs

               La spéculation comme loisirs

               L’inspiration anglo-saxonne

               Solidaires dans l’exploitation

    Les budgets et les perceptions de classe

            Trois France

            Vivre avec 50 euros quotidiens

           Vivre avec 500 euros quotidiens

            L’univers singulier des 5000 euros par jour

    Cliques, clans, fractions, coalitions bourgeoises

          La bourgeoisie de droite et de gauche s’inquiète pour ses enfants

           La gauche n’a jamais eu le pouvoir

           Une invention du capitalisme : les enfants agents et proies

        

    3 Que défaire ?

    Les autres nous regardent. Comment construisent-ils leur opinion ?

          « Nous vous haïssons messieurs »

            La voie intermédiaire  chinoise

    « Au travail encore »

          Des centaines de petits Marx en réseaux

          Changer d’école 

         Consommer ou étudier : il faut choisir

     « Je ne veux pas devenir une machine à fric » dit Marx au gérant du casino  

     


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  • Christophe Brochier 

    Maître de conférences en sociologie 

    Université Paris 8, laboratoire CREDA-IHEAL 

     

    Pourquoi s’intéresser à l’histoire de la sociologie ? 

     

    Introduction 

              L’importance du travail de terrain est aujourd’hui reconnue en sociologie et peu de doctorants se consacrent désormais à l’histoire des idées en sciences humaines. Ce phénomène est renforcé dans les études latino-américaines qui sont souvent embrassées par des étudiants désireux d’une expérience réelle, vécue, des Amériques. Il faut, sans doute, se réjouir de cette situation qui amène les futurs chercheurs professionnels à maîtriser personnellement les méthodes et les pratiques de l’enquête de terrain. Il n’en demeure pas moins qu’une dose d’érudition peut rendre des services au jeune chercheur même le plus épris de fieldwork. La chose ne se perçoit pas immédiatement ; il faut s’être intéressé un peu longuement à l’histoire des idées et à l’histoire des sciences pour concevoir clairement l’intérêt qu’un savoir minimal en ce domaine peut avoir. J’aimerais, dans ce court texte, dégager quelques apports évidents que l’étude d’une partie de l’histoire de la sociologie peut avoir pour n’importe quel doctorant. 

    I.   Quelle histoire de la sociologie ? 

              Avant de débuter notre plaidoyer il est nécessaire d’apporter quelques précisons théoriques et bibliographiques. Notre propos n’a de sens que si l’on dit clairement ce que l’on entend pas « histoire de la sociologie ». L’une des raisons qui rendent les doctorants relativement insensibles à cette branche de l'histoire des idées est la forme de « systématique » qu’elle adopte généralement. Merton avait désigné par ce terme, dans un texte désormais classique (Merton, 1968), la tendance à ne présenter l’histoire de la discipline que sous la forme d’une sélection de grands auteurs ou de grands textes présentés comme des étapes indispensables. Dans cette configuration, l’« histoire » de la sociologie n’est pas à proprement parler le résultat d’un vrai travail d’historiographie. Elle est tout au plus une leçon pour étudiant à l’arrière plan idéologique et épistémologique non explicité. Il en va ainsi pour les sciences humaines comme pour les sciences dures. Une véritable histoire devrait décrire l’ensemble du milieu social concerné, ses figures célèbres et ses participants restés dans l’ombre, leurs conditions de travail et de carrière, les institutions dans lesquels ils évoluent, l’organisation des recherches et leur valorisation, la diffusion des supports, le public, les financements etc. De cette manière on s’éloigne radicalement de l’histoire traditionnelle des idées, souvent inspirée par l’histoire de la philosophie et qui dresse généralement un panorama de la succession des positions idéologiques expliquées par le jeu d’ « influences » et un rapport vague au contexte social, politique ou idéologique. Il va sans dire que le programme opposé que j’ai esquissé est très loin d’être rempli, y compris dans les pays fondateurs de la discipline. Mais l’essentiel n’est pas là. Je voudrais rappeler ici que l’histoire de la sociologie doit être regardée comme une entreprise ne se limitant pas à ce que proposent les manuels les plus courants. Par ailleurs, s’il n’y a pas de texte satisfaisant à notre cahier des charges, il est cependant évident que depuis 20 ou 25 ans, en France et ailleurs, des chercheurs dégagent des voies pour une nouvelle histoire des sciences sociales (histoire des recherches, histoire des laboratoires, histoire des réceptions, etc.). Ces textes peuvent inspirer aux doctorants un nouveau regard ou une nouvelle envie. Avant d’aller plus loin nous regarderont deux exemples. 

    II.  Exemples de travaux récents 

              Le livre de Philippe Masson,  Faire de la sociologie est assez caractéristique d’une nouvelle manière d’envisager l’histoire de la sociologie. L'auteur pose comme fondement à son entreprise que « l’histoire de la sociologie française est donc avant tout celle de ses enquêtes et de ses formules de recherche et non celle de ses théories, de ses notions, de ses supposées écoles » (Masson, 2008 : 6). Pour cela, il décrit la sociologie française depuis les années 1950 en se concentrant sur un certain nombre d’enquêtes influentes. Pour chacune de ces enquêtes, Masson décrit le contexte plus large des recherches de l’époque. L’une des conséquences est souvent de dissiper l’illusion de singularité. Il montre la façon dont les différentes parties de chaque livre ont pu être interprétées. Il replace les concepts dans leur contexte historique. Il explique le succès de chaque livre en montrant ce qui a pu frapper les différents types de lecteurs. Il replace enfin toujours les œuvres dans le contexte du fonctionnement de la sociologie de l’époque. Il évite ainsi les risques de déformation du sens de l’œuvre au fil des années 

    Le livre de Jean-Michel Chapoulie La tradition de Chicago (2002) est aujourd’hui considéré comme la référence sur le sujet. L’auteur part du principe qu’une histoire de la sociologie ne doit pas être une simple histoire des idées mais une histoire des institutions, de leurs agents et des fruits de leur travail. Les idées ne sont jamais indépendantes de cet arrière plan. La tradition (et non l’école) de Chicago est donc envisagée non pas à partir d’une série de points communs assurant automatiquement une continuité entre les époques mais au contraire en étudiant comment un certain nombre d’individus (à la biographie clairement exposée) ont travaillé ensemble dans une même université à des recherches qu’il fallait pouvoir financer. Chaque acteur est replacé dans le monde qui est le sien et chaque entreprise de recherche est regardée à partir des contraintes réelles et de son déroulement concret. Les divergences et les facteurs de diversité apparaissent alors aussi largement que les points de convergence. 

    Ces deux exemples illustrent des tentatives comparables pour faire sortir l’histoire de la sociologie d’un schéma focalisé sur les idées et les présentant seulement comme le produit d’autres (1) idées. Ils reposent sur le principe que le rapport au contexte social doit être précisé et documenté. Ils mettent également en pratique le principe suivant lequel la production intellectuelle prend la forme de textes composés à partir d’étapes concrètes que l’on peut en partie connaître. Comprendre ces textes ne signifie pas seulement les relire et les expliquer mais mettre en évidence leur processus de production. 

    Ce programme de recherche se matérialise également dans des textes portant sur la façon dont se sont déroulées au jour le jour des enquêtes célèbres. Les intentions peuvent être simplement documentaires (Peretz, 2004), mais elles peuvent également viser à reconsidérer la portée des ouvrages. Ainsi dans une série de livres et d’articles, âprement discutés, l’anthropologue Derek Freeman a-t-il reconstitué le parcours de recherche de Margaret Mead dans les îles Samoa en 1925-26 (Freeman, 1983). Il en tire le constat que la célèbre anthropologue avait un schéma préalable en tête et qu’elle a orienté son travail de façon à voir ses idées (la liberté sexuelle des jeunes filles notamment) confirmées. 

    Ces deux exemples sont des livres faciles à lire et peuvent constituer des incitations à se pencher sur l’histoire de la discipline. Les raisons pour un doctorant d’être sensible à cette perspective sont multiples et l’une apparaît immédiatement : réfléchir à ce que l’on fait quand on pratique la sociologie. Seul un regard sur ce qu’ont réalisé les autres chercheurs peut nous permettre de sortir des influences implicites ou explicites (de notre université, de nos maîtres à penser, des modes du moment, etc.) pour élaborer notre propre manière de travailler. Mais il y a d’autres raisons de réfléchir en historien de la discipline que je vais aborder rapidement. 

    III.  Eviter les fausses découvertes  

              La première et la plus évidente de ces raisons tient au risque de découvrir ce qui a déjà été dit. La tendance des doctorants consiste en principe à regarder les textes les plus connus, les plus discutés ou les plus récents sur le thème qu’ils étudient. De cette manière ils sont souvent conduits à répéter les mêmes questions et les mêmes problématiques. Mais aussi et surtout, cette tendance rend aveugle à des intuitions ou des faits qui ont été exposés par une génération plus ancienne de chercheurs ou par des auteurs trop peu lus. On ne répétera jamais assez le conseil de lire large mais aussi de se donner un champ d’investigation ayant une certaine profondeur historique. Si l’idée que nous croyons avoir dégagée seul s’avère déjà connue, l’effort de recherche ne peut que s’en trouver stimulé. Le chercheur devra se demander pourquoi et comment d’autres sont arrivés aux mêmes conclusions et quelles pistes on peut leur emprunter pour aller plus loin. 

    Cet argument en cache un autre, moins facilement visible. Lire des textes anciens ou peu connus sur notre sujet peut nous aider à mettre au jour des idées de valeur qui n’ont pas été suivies. Lire attentivement les textes classiques peut de même nous permettre d’utiliser des faits cités qui ne correspondent pas à ce que l’on retient habituellement du livre. Les étudiants qui ne lisent pas les textes originaux passent à côté de l’usage personnel et créatif qu’ils pourraient faire de textes lus trop rapidement avant eux. Par exemple, une lecture attentive du classique de Bastide et Fernandes sur les relations raciales à São Paulo (Bastide et Fernandes, 1955) révèle non seulement que les deux auteurs ne sont pas d’accord sur certains points cruciaux, mais encore que Bastide apporte des éléments contraires à la thèse finale qu’il retient.  

    Lire attentivement des textes anciens permet aussi de remarquer l’existence d’idées qui préparaient le terrain à d’autres plus connues. Je prendrai un seul exemple. Dans son ouvrage classique sur l’hôpital psychiatrique Goffman donne l’impression de jeter un pavé dans la mare (Goffman, 1968). On ne voit pas bien si l’on ne connaît pas le sujet que des textes précédents arrivaient à des faits assez proches (mais sans le talent d’écriture ou la profondeur d’investigation du sociologue canadien). Ainsi l’ouvrage de Goffman empêche de saisir l’apport de Kirson Weinberg, William Caudill, Paul Barabee Alfred Stanton et Morris Schwartz (Weinberg, 1970). 

    IV.  Les plus récents n’ont pas forcément raison 

              Concevons ici encore l’intérêt pour l’histoire de la discipline comme un effort de lecture en largeur et en profondeur historique. Lire des textes anciens oblige à rompre avec l’idée naïve de l’existence réelle d’une cumulativité en sociologie qui se manifeste par le principe implicite que les « plus récents ont forcément raison ». Or c’est faux : les recherches les plus récentes n’intègrent souvent que très partiellement les travaux de leurs prédécesseurs. Certains sont écartés pour des raisons qui n’ont rien à voir avec le progrès de la science : motifs politiques, idéologiques, mauvaise volonté à comprendre des auteurs d’une autre époque, voire tout simplement paresse de lecture. Seul un minimum de connaissance des mécanismes à l’œuvre dans le milieu aux différentes époques où des textes sur notre sujet ont été produits, permet de voir correctement ces choses. Pour comprendre ce qui est dit à l’heure actuelle sur notre sujet, il ne s’agit pas de supposer que « la science a avancé », il faut dans l’idéal procéder à une sociologie de notre champ d’étude pour comprendre comment certaines idées triomphent et d’autres sombrent. Toujours au sujet de la sociologie des relations raciales au Brésil, on a pu constater que l’oubli quasi complet des idées de Donald Pierson en matière de sociologie des races au Brésil doit peu à leur qualité intrinsèque et beaucoup au fonctionnement de la profession dans les années 1950-1960 au  Brésil (Brochier, 2011). Quelques notions d’histoire de la sociologie nous montrent facilement que les auteurs dominant à une époque donnée essaient en général de donner l’impression qu’ils ont dépassé les travaux anciens ou que ceux-ci sont datés et peu utiles. Souvent il n’en est rien. Les meilleures idées sont parfois celles qui ont été reléguées et oubliées. Des textes profonds sont  négligés car leur auteur n’est plus à la mode ou a perdu de sa notoriété. 

     


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  • Christophe Brochier Comprendre et pratiquer la Sociologie ; (éditions Armand Colin, 20015, 253 pages)

     

    Vient d’être publié un  manuel qui  sera  utilisé  par les jeunes enseignants qui font de l’initiation, la pédagogie « primaire »  des  amphis de première année: publics  hétérogènes, pas forcément intéressés auxquels  il faut donner une première idée notamment s’ils sont là par défaut, sans vocation véritable,. Mais d’autres publics  l’apprécieront. Tels des chercheurs débutants. Partant  du constat que les usuels,  les guides ne sont pas  véritablement écrits pour les  novices décalés  par  rapport à la masse de savoirs :le postulant est  souvent l’oublié des  auteurs  de dictionnaires ou d’abrégés ; ce manuel évite  la sophistication comme si une génération à 20 ans pouvait faire ses preuves à la suite de quelques  « Précis de méthodes ». Le premier contact  déroutant,  l’auteur l’éprouva, à 25 ans, après d’autres études et  aujourd’hui en tant  qu’enseignant, il écrit  l’initiation à la recherche qu’il aurait aimé  lire. Ces conditions  font de cet ouvrage une sorte « d’anti-manuel », à l’écriture familière. Brochier  met en garde contre le choc de l’érudition. Il  adopte une approche pragmatique, sans terminologie absconse. Cette sociologie est accessible  au commun  des lecteurs puisqu’elle inclut des exemples de la vie ordinaire. Il s’adresse  directement aux jeunes  peu sûrs d’eux. Bonne  surprise, Brochier annonce, tout de go, qu’il vise  également un public  hors cursus ; celui qui fait de la sociologie  par   détour de questions posées  dans  des études  ordinaires. Son constat  est imparable : il faut  redevenir « transversal » si on veut demeurer une discipline universitaire à part entière. L’affaiblissement  des effectifs en sociologie a  été provoqué  par   l’absence de professionnalisation large. En revanche, sera  ressenti   le besoin   d’une culture orientée vers des problèmes sociaux qu’ils soient  caractéristiques d’un métier  quelconque  au secteur  étendu. Domaines où, en crise d’effectifs, des enseignants variés, tentent    de s’affranchir de la sociologie  normative et dogmatique tout en  prenant conscience de leurs  propres préjugés quand ils pratiquent une recherche quelconque. Si d’emblée, l’auteur prend acte de l’affaiblissement de la  composante académique, il  évite la fusion de la sociologie avec les autres disciplines du « social ». Destinée commune à la géographie humaine, la démographie historique, l’anthropologie sociale.  Il  avertit que  le contact avec des publics  diversifiés sera notre avenir  et qu’il  se fera en une  ou deux  années, avant une bifurcation. Dès lors,  un  jeune âge est particulièrement  choisi pour acquérir  de bons « réflexes », les  généralités et  les démarches élémentaires. L’auteur est persuadé  que la sociologie contemporaine,  si elle « meurt » sous sa forme  institutionnelle  (agrégation,  doctorat), au même moment  renaît sous une demande « autre » qui explose. Peu de cursus ou de spécialité n’y font pas appel que ce soit dans un cours,  un jury, un article. La sociologie  diffuse  sa réflexivité autant en sciences dures, droit,  journalisme, administration, sciences politiques que dans la culture médicale, les  études de gestion, communication, arts, architecture etc. Elle concernera  ceux qui  cherchent un sens à  leur action, une  conception de l’influence du contexte professionnel,  des interactions entre milieux de  travail. Même les mathématiques, les  Ecoles d’ingénieurs cherchent le moyen d’évaluer  leurs déterminations exogènes, leur impact propre, la prise en compte des choix  de décision ou l’influence des réseaux. Or, là nous sommes  compétents pour  aider ces formateurs   à réfléchir à leurs conditionnements. De nombreux diplômes souhaitent donner à leurs candidats, des conseils de rédaction lors de rapports de  stages, de petites enquêtes,  de notes d’observation.  C’est pourquoi, les grands thèmes explicitement abordés et longuement discutés sont le chapitre 4 :« le travail et les organisations » en incluant les institutions,  l’usage des documents professionnels et   des statistiques. Avec le Chapitre 6 : «Rédiger un rapport d’enquête », on a presque  une moitié du contenu d’un ouvrage  proposant explicitement à des jeunes gens l’aide à l’écriture, quand, à la sortie d’une expérience, ils  octroient une dimension sociologique à leur réflexion de jeune citoyen. Or, cette demande diffuse risque de se réaliser sans nous.  Une orientation basique  est donc un juste objectif. Pas forcement  une sociologie au rabais,  ni « pour des nuls » !

     

     Emanciper les jeunes postulants venus de publics différents, de leurs préjugés n’oblige pas à s’aligner sur de grandes théories ou des méthodologies incontournables, mais  plutôt sur  la culture générale de notre métier.  L’auteur  en souplesse  rassure les candidats. Il  leur dit:« si vous prenez cette voie,  cette démarche, voila où vous irez... ; si vous prenez  telle direction, vous arriverez là; avec telle donnée, à tel résultat.  Aucune n’est mauvaise en soi, ni  erronée ». La qualité finale sera    testée dans le volume des faits produits, de la qualité  d’exposition, de la force des vérifications (entretiens, observations,  questionnaires, statistiques, documents  historiques).  Il fait crédit donc à une autodidaxie graduellement acquise à travers des  errements inévitables. Sans jamais l’évoquer l’auteur  sait  de quoi il parle. Dans sa filière initiale d’Ecole de Commerce et de Gestion, il dut s’adapter à un environnement  étranger, quand  pour son diplôme –  après un stage  en  entreprise au Brésil- où il apprit la langue - il  rédige  un rapport  relevant de la société brésilienne. Il décide  alors à son retour à Paris de s'engager dans le cursus officiel de  notre discipline. C’est  pourquoi   il  met son expérience au service de ceux qui pour conclure  un stage, une  enquête, un rapport de recherche ou  bien un Master, doivent écrire un texte  à  dimension sociale,  sans y avoir  été préparés . Toute la dernière partie  est consacrée en conseils  d’écriture après une enquête en milieu  difficile. En apprenant en quelques mois à réaliser une observation participante de sociologie du travail  avec une équipe d’ouvriers du bâtiment à  Rio, il annonce ses autres enquêtes  (enseignant dans une favela,  cadre d’entreprise en France,  où il  manifeste l’égale nécessité du travail sur archives, l’histoire des  institutions, l’enquête  statistique  et devient un rare  sociologue français écrivant une histoire de la sociologie brésilienne. Voulant attester que l’innovation n’a pas de bornes et qu’il reste d’immenses terrains en France inconnus, il devint dans un de ses meilleurs textes, prémonitoire des accidents mortels à venir, un cobaye des tests  thérapeutiques de médicaments, un « métier »   méconnu ([1]).   

    Dans les exemples d’enquêtes réussies  où il ne se met aucunement en scène  se citant à peine en bibliographie  qu’il recense,  il suggère en tant que  chercheur erratique  des voies de sorties,  grâce au sens de l’invention   méthodologique, de l’adaptation à de milieux  variés. Si on y ajoute les conseils pour une écriture simple, cela   parlera fortement  aux  étudiants actuels.  C’est pourquoi, finalement il a décidé de faire,  non pas un guide   impératif,  mais un livre « de raison » pour de futurs professionnels sociologues ou non, tous enclins à la curiosité sociale. Aider les étudiants « étrangers » »  à notre discipline et,  réussir ainsi  la mutation nécessaire de la spécialisation vers une culture générale ouverte à la curiosité moderne et à la mondialisation,  tel est l’ objectif original  qui ne pouvait avoir été écrit que par un collègue au parcours peu typique.

    Pour saisir son intention, le mieux est de commencer à le lire par la fin : le chapitre 6  donne l’idée  subtilement avancée. Puis, que le lecteur, s’il accroche, revienne à l’introduction et lise ensuite au gré de l’humeur ou de sa préférence personnelle puisque les chapitres sont  quasiment indépendants. Ainsi  le  Chapitre 1 « le mode de raisonnement de la sociologie » évoque le rôle et la force  de l’erreur, la relativité des données ; par contre le chapitre 3  dénonce  les concepts  discutables et discutés, produits d’une approche  rigide, alors que dans le chapitre  2 :  les «erreurs courantes »  sont partie inéluctable de problèmes  mal posés au détriment de vraies solutions . Ce  qui annonce le Chapitre 4 : « Quelques concepts et leur usage  où en praticien astucieux  il offre  une approche peu hiérarchique et peu conventionnelle  (250 auteurs de la bibliographie incluant  quelques rares noms  célèbres et surtout de bons praticiens ou  des non-sociologues). Il laisse voir le risque d’idéaliser les directives  de méthodologie sous-tendant une spécialité très originale : « le social », les connaisseurs du « social », avec carrière attachée à  une sorte   d’extraterritorialité. Par contre, si  on doit s’approprier un pan de la réalité, du monde du travail ou autre,  il propose, exemples à l’appui, de « ne pas se demander pourquoi mais comment ». Quand  il encourage à l’enquête des jeunes gens, il  les incite à rechercher des éléments  qui semblent avoir de nombreux points communs mais dont   on doit  comprendre  en quoi ils diffèrent,  menues différences à partir desquelles  on élabore  de nouvelles dimensions explicatives. Tache exaltante mais exigeante dans le cadre d’un travail de terrain.  Ces expériences  riches, il les  décrit dans  8 grandes enquêtes  exposées méthodiquement dans le chapitre « Rédiger un rapport d’enquête ». L’apport des données reconnues  qu’il emprunte à des collègues en évitant -humilité ?- de parler des siennes, suscitera des vocations en sociologie du Travail. Les idées créatrices sont coûteuses en  efforts et en durée, mais « ça vaut le coup », semble –t-il dire  aux jeunes recrutés.

     



    [1] J’ai utilisé son observation  des tests pratiqués sur les humains.  Un terrain   peu conventionnel qui surgit ces jours-ci dans l’actualité.  Les accidents thérapeutiques ne sont pas rares, ainsi que l’éprouvent des milliers de jeunes gens désargentés ou  chômeurs


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      Manifeste en faveur des ouvriers et employés             français et immigrés

     

    L’auteur et ses amis pensent que ce texte devrait servir à la discussion. Prenant acte de la « disparition » de la classe ouvrière dans la vie politique malgré qu’elle comptât encore 8 millions de manuels répartis dans les usines, les bureaux, productifs des transports, des services, retraités ou chômeurs,  subalternes, oubliés de la croissance, abstentionnistes non par dégoût mais par absence de compréhension de leurs revendications, les signataires de ce manifeste proposent une justice authentique, non brouillée par 50 ans de consensus  sur  les droits de travailleurs

     

    Ouvriers ! Pas de salaire net de moins de 1600 euros. Il est indigne de vous le refuser ; il est indécent même d’en discuter.

     

    Exigeons considération de la véritable pénibilité sur la base d’un coefficient incluant le taux par profession d’accidents du travail, de handicaps, de fatigue de déplacements quotidiens. Il est impératif de prendre   en compte l’altération précoce de la santé en vue d’un abaissement substantiel de l’age légal de la retraire.

    Exigeons la connaissance entre d’un côté, la participation à la couverture sociale, par les cotisations et prélèvements et de l’autre, les indemnités, remboursements et rétributions reçus par chaque grand groupe social : populaires, petite et grande bourgeoisie , classes moyennes aisée ou modeste. Il est indispensable de poser la question du coût et du profit de l’assurance sociale pour chaque catégorie, selon la durée de cotisation,  la longueur de vie sachant que ces facteurs sont déterminants dans le coût médical par origine sociale, des malades ou des pensionnés . Divers biais minimisent le différentiel des dépenses en fonction du revenu et du patrimoine. Par exemple le refus de l’euthanasie opposé aux classes populaires qui la demandent, accroît les dépenses involontaires et inutiles à leur santé, refus qui génère d’immenses profits hospitaliers et pharmaceutiques, bonheur des corporatismes et de l’industrie médicale au détriment de la santé et des intérêts des classes populaires

     

    D’où parlons-nous pour interpeller les candidats ?  Nous sommes des ouvriers, des employés et des intellectuels, nous sommes fils, frères ou pères d’ouvriers. Nous côtoyons les prolétaires quotidiennement et disons comme un révolutionnaire célèbre :

     

    « Nous avons vécu assez longtemps parmi eux, pour être informés de leurs conditions de vie ; nous avons consacré, à les connaître, la plus sérieuse attention ; nous avons étudié les différents documents, officiels et non officiels, que nous avons eu la possibilité de nous procurer ; nous ne nous en sommes pas contentés. Ce n’est pas seulement une connaissance abstraite de notre sujet qui nous importait, nous voulions les voir dans leurs demeures, les observer dans leur existence quotidienne, parler avec eux de leurs conditions de vie et de leurs souffrances, être témoin de leurs luttes contre le pouvoir social et politique de leurs oppresseurs. Voici comment nous avons procédé ; nous avons renoncé à la société et aux banquets, au porto et au champagne de la classe moyenne et nous avons consacré nos heures de loisirs presque exclusivement à la fréquentation des simples ouvriers ; nous sommes heureux et fiers d’avoir agi de la sorte »

      A défaut d’écrire un grand livre politique, comme le jeune homme de 25 ans, Fr. Engels dont nous citons l’exergue (qui date de 1845[1][1]), nous en transposons les idées essentielles et le caractère crucial d’une alliance ou non avec les classes moyennes intellectuelles :

     « Grâce aux vastes possibilités que j’avais d’observer simultanément la classe moyenne, votre adversaire, je suis parvenu très vite à la conclusion que vous avez raison, parfaitement raison, de n’attendre d’elle aucun secours. Ses intérêts et les vôtres sont diamétralement opposés, bien qu’elle tente sans cesse d’affirmer le contraire .Ses actes démentent ses paroles».L’ironie mordante du jeune Engels doit être tempérée puisque la crise actuelle touche aussi les enfants, des classes moyennes aisées.

     

    « Mais quels que soient vos futurs alliés, Ouvriers et Employés, vous avez raison de proclamer la spécificité de votre situation et le rattrapage nécessaire de 30 ans d’injustice et de cadeaux faits à d’autres par l’Etat. Vous aurez raison de demander ces enquêtes que l’on nous interdit au sujet des avantages et inconvénients de l’universalisme des avantages sociaux dans un monde aussi inégalitaire dans l’accès aux droits e dans la prétention de les exprimer. Cette crise ne vous ouvrira aucune perspective, ni droits ni rattrapage ; et c’est même probablement le contraire qui s’annonce avec la prochaine élection, quelque en soit le résultat, tant votre voix autrefois puissante s’est éteinte. Dans ce cas : refusez de payer pour les autres. Ou alors exigez le contrôle des dépenses qui creusent les déficits dans votre dos et dont on vous demande ensuite de réparer les dégâts. Exigez un minimum salarial de 1600 euros. Faites-en le plancher de toute négociation raisonnable. Demandez ainsi simplement le droit de survivre avec votre famille avec 50 euros par jour. Dans cette exigence quelle place accordez vous à une alliance avec les intellectuels ? Aucune !

     Réclamez un retournement en votre faveur  de la Providence de la part l’Etat : qu’il soit aussi généreux pour les plus modestes qu’envers les classes supérieures et moyennes. Il est temps que la Providence détournée de son effet originel (le système fut équitable jusque vers 1970) change de sens. En effet, Ouvriers, qui profite de l’assurance maladie, le plus longtemps et le plus coûteusement ? Qui bénéficie des retraites les plus élevées et sur la plus longue durée (dix d’écart par rapport à vous) ? Qui exploite au plus haut degré l’assurance chômage par le taux des indemnités ? Une partie des cadres et des professions supérieures !

    Vous le savez ! Vous connaissez intuitivement les différences de profits qu’il y a à tirer des Caisses que vous ne gérez pas (sauf par bureaucrates interposés, professionnels non contrôlés). Vous vous méfiez des principes consensuels affichés en votre nom à cors et à cris. Le problème de la dette à payer ne vous concerne pas ; restez–en spectateurs. Les classes moyennes auront besoin de votre participation pour renflouer les caisses du déficit. Abstenez-vous de les aider sans contrepartie de leur part ! Persistez dans votre retrait du vote, de la « manif » ou de la mobilisation manipulée par des tiers.

     

    La lutte interne à la bourgeoisie

     

    Vous ne l’ignorez pas, Ouvriers, le jeu se déroule sans vous, le bal dont vous êtes exclus se danse à quatre.  Deux fractions de la grande bourgeoisie et deux fractions des classes moyennes riches s’affrontent maintenant que les comptes sont à apurer. Que de tensions entre ceux qui vivent avec 500 euros par jour et ceux qui en dépensent 1000 par jour. Mais cette rivalité intestine ne départage pas les revenus et le patrimoine seuls. D’autres facteurs culturels, idéologiques, fractionnent les deux grandes classes qui dominent le pays. Et ces fractions ne s’allient pas automatiquement avec leurs homologues de fortune ou de position ; des clivages religieux, politiques, historiques fabriquent des alliances, des combinaisons ou bien alors mènent à des luttes fratricides. On voit tous les jours ces combats au sein de l’UMP, et au sein du PS. Ouvriers, vous savez par les débats dits « d’actualité » et  au travers des « problèmes » déclarés d’intérêt national par les médias, radio-télés et presse, dans leurs mains, combien les tensions s’aiguisent entre ces fractions. Vous savez combien leur rivalité s’accroît à mesure que la grande crise qui a surgi les touche pour la première fois depuis la guerre. Les débats de société qu’on vous impose (et qui excluent ceux de la condition ouvrière évoqués par Engels il y a 150 ans) sont là où leurs « intérêts » sont en jeu ; ils déchirent le voile de leurs accords de façade alors que tout allait bien.

     

    I La Bourgeoisie manifeste quotidiennement ses divergences internes. Depuis les années « Giscard », elle est divisée en deux camps ;

     

    A La vieille bourgeoisie nationale, socialo-catholique ou protestante, puritaine, économe, parfois mesurée dans l’exploitation de ses travailleurs. Cette fraction fut l’ossature du gaullisme social dont le sens patriotique et du progrès valorisait le travail industriel, l’indépendance nationale. Cette fraction existe toujours mais depuis la disparition de De Gaulle, elle s’efface et se tait.

     

    B La nouvelle bourgeoisie des affaires et de la finance est sa sœur cadette. Elle est spéculative, affairiste, cosmopolite. Elle se dit « moderne » et c’est vrai qu’elle emboîte le pas à ses homologues anglais et américains. Arrivée sans effort, sans tradition de l’Etat, elle s’exhibe jouisseuse, hédoniste, le plus souvent dilettante dans les emplois qu’elle s’octroie à la direction des grands groupes et du service d’Etat. Mais elle possède une armée de serviteurs titrés, aux aptitudes inépuisables, qu’elle recrute dans les classes moyennes passées par les « Grandes Ecoles »

     

     II Les classes moyennes riches sont les parvenues des trente dernières années ; elles se divisent en deux également.

     A) Ses éléments les plus récents sont fascinés par la bourgeoisie sans scrupules qui les domine. La classe moyenne riche a hérité, a peu travaillé, vit en partie de ses rentes, a eu éphémèrement un emploi. L’euro est sa monnaie bénie puisqu’il l’a prodigieusement enrichie durant ces dix dernières années en raison de la stabilité des taux et des prix. Pas d’inflation pour éroder son capital.  La spéculation boursière put se déployer en son sein et ses diverses facettes, bobos, écolos, jeunes socialistes cessèrent de travailler dans l’univers de la production pour préférer celui des services publics, du tertiaire ou vivre de rentes et de l’embauche assistée. D’où, Ouvriers, cette guerre civile au sein de classes moyennes que vous observez de loin, amusés.  Une guerre civile, vous le devinez, au sein de laquelle on se déchire au sein des repas de familles, des réunions d’associations ou de discussions entre cadres. Professionnels de la fonction publique s’opposent aux agents du privé. Malgré une origine familiale commune, des contradictions internes aigrissent les relations d’amis, de parents ou d’héritiers. La divergence et la nature des fortunes et des patrimoines, que ce soit la banque ou la Bourse, que ce soit le travail de cadre, altèrent la cohésion traditionnelle des classes moyennes riches et la solidarité a volé en éclats. Des formes d’exploitation familiale y apparaissent ainsi qu’on le voit dans les relations propriétaires- locataires d’un patrimoine immobilier hérité.

     B) L’autre petite bourgeoisie établie par le travail et non par la spéculation est besogneuse, n’aime pas l’exhibitionnisme de sa sœur aînée. Mais au moment où elle veut profiter à son tour de l’enrichissement national, placer ses enfants, les ressources manquent et les portes de l’embourgeoisement se ferment. La crise affecte son avenir, mais pas encore son présent. Sa sœur dont nous avons parlé pus haut se moque en revanche de sa descendance à qui elle assure néanmoins des rentes substantielles dès lors que celle-ci se tient tranquille comme une jeunesse entretenue doit savoir le faire.

     Les alliances et les compromis entre ces quatre fractions varient selon le sujet et la position de l’indice Boursier ou des chances du maintien dans l’euro. Quand se rapproche le moment des règlements de comptes, la musique du bal grince, le quadrille se défait, les tensions agitent les danseurs et nous avons de révélations stupéfiantes (Bettancourt, DSK, Cahuzac) sur leur niveau de vie, leurs affaires, leur fuite devant l’impôt. 

     Les factions rythment leurs ententes à 2 contre 2 ou à 3 contre un. Ces combinaisons sont constitutives de la politique nationale : les divergences se manifestent par exemple au sujet du problème scolaire, de la place de l’école publique, de sa fonction autoritaire ou indulgente. La bourgeoisie nationaliste et une frange de la classe moyenne souhaitent que l’école traditionnelle retrouve son rôle éducatif directif et sévère. Mais les autres fractions se fichent pas mal de cette question ; elles ont leurs enfants dans le privé ou à l’étranger et ne voient pas d’urgence à préserver l’enseignement public d’un découragement ou laxisme.

     

    -Le soutien financier à l’art et à la culture, immense source d’emplois pour la petite bourgeoisie cultivée, est une autre question génératrice de clivages pour les classes moyennes riches ; sur ce thème-là, d’ailleurs, en harmonie avec la bourgeoisie spéculatrice. Beaucoup de ses enfants aux diplômes universitaires vagues, sans réelle formation, n’auraient de chance de trouver un emploi gratifiant si le domaine illimité de l’art protégé et de la culture assistée ne les sauvait provisoirement du chômage.

     -Sur la dette, une autre configuration apparaît parmi le groupe des quatre. Après l’avoir niée, puis l’avoir minimisée, la bourgeoisie dispendieuse tente de se rapprocher de sa rivale pour sauver l’essentiel : le libéralisme menacé. Les classes moyennes riches restèrent sur la position que toute révélation de déficit ou de menace de faillite est une pure fiction, dangereuse à manier, et qu’un seul mot doit être entendu : « La croissance » ; croassement magique chanté par maints oiseaux de bon augure ayant leur couvert mis tous les jours dans leurs médias ! 

     Dans ces luttes internes, Jeunes Ouvriers et Employés, on voudra vous enrôler pour aider telle ou telle faction ; si vous acceptez de prêter votre concours (votes, actions de force, mobilisations de rue), demandez le prix pour cette collaboration ; veillez aux engagements pour vos familles et pour vos enfants qui veulent retrouver une école responsable et rigoureuse, y compris sélective mais égalitaire.  Surveillez l’usage des fonds publics venant de l’impôt ou des cotisations sociales ; maintenez vos élus syndicaux ou de partis sous la pression de votre surveillance. Bref organisez-vous comme vos pères le firent. Défendez vos Droits, ainsi qu’au cours d’une longue tradition, vos ancêtres le firent.

     

     

     

     

     

     

     

    PROGRAMME  IMMÉDIAT

     

     

     

    Dévoiler l’inégalité engendrée par la théorie de l’égalitarisme et ses dégâts en santé, scolarisation, perte de pouvoir d’achat par les prélèvements obligatoires a u profit de ceux qui savent se servir du service public

    : Les solutions que personne n’osera  avancer :

    Plafonnement salaires et retraites de fonction publique

    Progressivité de tous impôts et des TVA (sur produits de luxe)

    Prélèvement de la sécu en fonction du patrimoine et remboursement maladies inversement proportionnel aux revenus 

    Pas de retraite supérieure à 4000 euros en raison des avantages acquis au cours de la vie de travail (non pénibilité, faible taux d’accidents, faible exposition aux pollutions industrielles...)

    Nationalisation des biens des exilés fiscaux. Ceux qui ont confondu Néchin avec Coblence doivent risquer ce que leurs prédécesseurs émigrés ont encouru de l’Assemblée 

     Les questions que personne n’ose poser :

    -La disparition des ouvriers dans les instances de direction : partis et Parlement ou gestion villes et même syndicats  dans les mains de professionnels

    -Le pillage du tiers monde par aspiration de leurs capitaux de bourgeoisies locale exploitant à un haut degré leurs peuples, dont ils nous rendent complices en finançant nos dettes

    -L’impossibilité de faire des enquêtes nominatives sur les usages  différenciés des services de l’Etat social  depuis les caisses d’assurances- maladies, des fonds  de pensions , Assedic ou autres. Barrage syndical à la levée du secret des répartitions inégales et paiements de compensations favorables aux plus privilégiés

     

     



     


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