• A mes camarades,

    Pour vous remercier tous les 4 ou 5, pour le cadeau que vous m’avez fait. Depuis le début de l’année, ou l’année dernière, j’ai reçu une série d’hommages ou de compliments que je ne mérite pas certainement mais qui m’ont fait beaucoup réfléchir sur moi-même, sur le bien que m’a fait la mise à distance d’avec la profession, que ces 20 ans d’exil passés en montagne.
    Vos réactions, m’ont beaucoup intéressées et j’ai enfin compris un petit peu ce que je voulais dire.

    D’abord, je remercie Alain Blanc et le livre somptueux des PUG ( Sur le Terrain, un demi siècle d’observation du monde social), et surtout son introduction. Je veux remercier aussi David Lepoutre ( Ne me demandez pas pourquoi, mais comment…) qui a été à l’origine de cette mise en situation : expliquer ce que j’écris, à la lumière de la solitude et du silence de la haute montagne. Je voulais le remercier aussi pour avoir introduit le naturalisme et l’écologie, dans la sociologie de l’observation.
    Je veux remercier aussi Philippe Masson pour son excellent petit livre sur Becker que je viens de recevoir. C’est une merveille d’analyse interne, de l’intuition analytique et de la clarté d’écriture. Il nous fait découvrir un Becker fascinant et un de nos plus riches de nos auteurs. A la fin, Masson évoque les problèmes des positions politiques cachées ou connues des sociologues. Cette question est essentielle, et je le remercie de l’avoir introduite. Il ne faut pas oublier mes deux jeunes camarades, les Christophe Brochier, qui dans son livre très original (Qu'est-ce qu'une République? Sociologie historique du gouvernement républicain, Editions St Honoré-Paris), a bousculé toutes les représentations de ce que on a appelé République et fait renter en sociologie le vent de l’histoire comparative, ébranlant les idées toutes faites sur les rapports avec l’histoire politique, les théories de Sciences Po et amène en sociologie un vent frais qui est celui de l’histoire comparative, systématique et bien documentée. Je n’oublie pas le second de nos Christophe (Andréo ) qui est sans cesse en ébullition sociologique à la recherche du petit fait significatif . Au moment où je ferme la boutique, avoir connu tous ces gens-là, avoir été leur prof, est pour moi une grande fierté et justifie de m’être retiré dans mon ermitage pour revoir et écrire cette vie mouvementée.

    J’avais apprécié l’allusion de Alain Blanc dans sa somptueuse introduction à mon livre, au fait que le premier jour de ma retraite prise le lendemain de mes 62 ans, j’étais allé à Calais visiter les migrants. Le souci de faire apparaître ce que masquent les sociologues, qui est, leur engagement politique ou son absence, cachés depuis Bourdieu et manifestant la fausse objectivité de notre discipline. La question migratoire est évidement essentielle. Elle occupera nos enfants ou petits enfants et les générations futures. Je suis sensible au fait que les deux intervieweurs de Lausanne m’aient interpelés sur cette question. Et que j’aie pu clairement dire les dates et les raisons de mon engagement au PCF et les raisons de mon départ.
    Je trouve plus clair, que les sociologues qui s’engagent ou pas, disent ce qu’ils font et pour qui ils votent. Becker par exemple, ne cache pas son faible intérêt pour la vie politique américaine. Et le fait qu’il ne vote pas, si même il a voté un jour, ce dont je doute. C’est pourquoi, le premier jour de ma retraite, j’ai moi-même proclamé sur mon blog, que je ne votais plus depuis 20 ans (1988, deuxième élection de Mitterrand) et que je ne voterai plus probablement.
    C’est pourquoi, j’ai apprécié ces divers cadeaux de mes jeunes camarades qui m’ont permis de définir ma non position.

    La politique des sociologues est cachée. Elle masque des intérêts de classe, en prétendant se mettre au-dessus et donc elle est fausse et anti-démocratique.
    Tous ces cadeaux reçus en un an, me font prendre conscience de la chance que j’ai eue de rencontrer ces personnes qui justifient le refus d’engagement et la levée de mon silence. Ce sont des problèmes sociaux que Philippe Masson a raison d’évoquer dans son livre sur Becker dont il raconte l’itinéraire, la profondeur, la richesse d’une pensée qui ne s’est pas démenties. Alors que pour moi, dans le livre des PUG, on voit nettement apparaître, non la profondeur, mais la dispersion, la variété des intérêts et la largeur des terrains. Ce que j’ai perdu en hauteur, je l’ai peut-être gagné en surface. Je n’ai pas fait profond, j’ai élargi les centres d’intérêts.

     

    P.S. : je voudrais signaler un de mes regrets… Mon dernier livre, sur Clément Ader (Ader l'aérien : un ingénieur toulousin - Saint Honoré Editions) n’a pas été lu. Cet échec ne me chagrine pas. Le sujet est sans intérêt 100 ans après. Mais dans mon espoir, il n’y avait pas la volonté de sortir du grenier ce vieil inventeur ni de célébrer les mérites du premier avion. Donc ce livre sur Ader n’était pas une foucade, un caprice, ni une banale vanité familiale.
    Car il était littéralement, destiné aux enfants, aux instituteurs, aux profs de maths et de physique. J’y racontais avec précision, l’importance du fait de commencer l’école à 3 ans, apprendre à lire et à écrire correctement à 4 ou 5 ans et pouvoir observer la nature ou les gens à 6 ou 7.
    Je regrette que le rôle des instits de la troisième république ne soit jamais rappelé, que moi-même, à 4 ou 5 ans, l’école primaire m’a demandé d’observer, de décrire, tout et n’importe quoi (la botanique par exemple. On faisait pousser des plantes dans le jardin voisin de l’école, destinées à l’instit, ou on élevait des petits animaux dans l’école). Ce fût un apprentissage primaire de l’observation tous genres, tous fait de voisinage, que le maître décortiquait, justifiait et nous expliquait en classe.
    Donc cette richesse de pensée, de description, que j’ai pu mettre au service de la sociologie, je la dois comme Ader qui en parle beaucoup aussi, à l’école primaire et à des instituteurs dévoués.
    Donc, mon livre sur Ader, n’a pas été vu ainsi, et je le regrette, parce que la fin de l’observation, la fin de la nomination, la fin de l’explication, ce sont opérés là, à l’école primaire et c’est irrattrapable. Maintenant, en fait d’explication et de description, de coordination on entend dans le langage très pauvre des jeunes gens que « en fait, en fait, en fait… »
    C’est tout ce qu’on sait dire en explicitations, coordinations, justifications, causalités, réduites à deux termes : « en fait ».
    En fait c’est le début de l’ignorance et de l’abaissement de la langue, de la pauvreté de notre langage réduit à deux mots.


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     Je veux parler d’un livre qui vient de paraître et qui me concerne particulièrement (mai 2021):il s’agit d’une réunion d’une vingtaine d’articles dont d’ailleurs j’avais oublié le contenu. Collection Libres Cours Sociologie – PUG- Sur le terrain : un demi-siècle d’observation du monde social. (Présentation d’Alain Blanc). Hommage aux Grenoblois qui ont participé à l'élaboration de ce bilan de carrière :   dans une collection ancienne et reconnue des Presses Universitaires de Grenoble. Quand je l’ai reçu, j’ai été frappé par la beauté de sa forme, par l’élégance de sa présentation et par la qualité de la typographie et de l’organisation des chapitres. Mes réflexions sur ce retour sur soi ? ça fait drôle de voir défiler toute sa vie sur 500 pages. Comment arpenter «  Sur le terrain :un demi-siècle d’observation  du monde social » » ?

     

    Mais là, soudain, que je prends conscience combien un livre et des articles sont un travail collectif : beaucoup de personnes étrangères interviennent. Une « œuvre » est finalement le produit d’un réseau de proches ou de lointains. Parce qu’elle doit beaucoup à des gens extérieurs, des collaborateurs, des lecteurs, des enquêtés, des collègues et des étudiants et évidemment des éditeurs, plus ou moins conseillers qui ont involontairement participé

     

    . C'est un grand honneur pour moi car cette édition ou cette collection sont liées à la Résistance  contre le nazisme.   Un ancien doyen de la Fac en fut un, d'autres profs s’y illustrèrent : l'engagement universitaire de Grenoble est au premier rang de la Résistance dans l'enseignement en Facultés. A Blanc veut bien y faire allusion en introduction, quand il évoque, mon départ anticipé à le retraite pour  militer ou aller  aider les Migrants de Calais dans la jungle comme on disait alors… !.Je suis fier  car dans le même catalogue, il y a  le beau livre « Entrés en Résistance » de  Michelle Gabert , PUG 2000

     

    Grenoble, un haut lieu de la Résistance, je l’ai dit, me fait penser à ma région natale, à mon canton qui eurent de nombreux courageux à monter «  au maquis » , faits qui ont bercé mon enfance. En venant à la retraite dans un village de Haut Isère, je savais que je rencontrerai des  survivances  de ces événements, alors qu’à la Fac d’Aix je n’avais vu et vécu que l’inverse: trahisons,  loufoquerie et  ridicule des précieux et ambitieux.  C’est pourquoi, connaissant depuis longtemps Alain  Pessin  et Alain Blanc, je suis apparu avec plaisir  aux rencontres  de Grenoble où nous attirâmes Howard Becker qui vint plusieurs fois pour des événements  sociologiques dont plusieurs livres  aux PUG, gardent  d’ailleurs les traces

     

     

     

     En remerciements à l’éditeur et au présentateur, mon ami Alain Blanc , je veux faire  deux remarques a posteriori   qui me reviennent à l’esprit,  à destination des jeunes générations.  Deux de ces articles évoquent les réactions du milieu des sociologues face au Pouvoir.  Les relations   entre des intellectuels libres, qu’ils soient ou non « sociologues », ont bercé d’illusions, les années 1970 à 2010 , dans le refus des engagements mais dans le respect des institutions, dénoncées ailleurs sur le papier. Cet aspect   suggère de mieux connaitre le sociologue bicéphale, -fonctionnaire au profond respect «dû » au Pouvoir d’Etat-, et des écrits  de  Rebelles de bureau. On verra ainsi l’auto-censure de nombre  d’entre nous, ainsi qu’un   racisme de classe qui ne dit pas son nom !

     

     

     

     

     

     

     

    Il s’agit d’abord de l’article, page 413 : « Football : la pratique , la carrière , les groupes » 

     

      Cet article a fortement déplu dans le milieu sociologique, à ma grande surprise, car ma carrière de footballeur était dérisoire, même si elle fut longue.   On me dit qu’elle ne pouvait pas être évoquée là. J’en fus alors étonné ; Bourdieu, ou d’autres aussi connus, même des proches, m’ont signalé qu’une activité populaire, aussi  frustre, risquait de nuire à ma carrière d’intellectuel crédible .Un authentique sociologue, bref un penseur, ne peut se mêler au peuple puisqu’il est destiné à l’étudier de haut, puis  à le diriger ou l’orienter. J’en fus stupéfait. Le sport en amateur dans un club avec des entrainements, des hiérarchies de dirigeants, voire des journalistes, avec un  calendrier rigide, des entraînements à heure fixe ;  bref le côté de la  pratique :  raconter  ça, ne convient pas au théoricien qui veut prendre de la hauteur de vue et de pensée 

     

     Je n’avais pas anticipé, en petit joueur villageois, dans un équipe de 3è division Régionale de  Fédération inférieure. On ne m’avait pas dit que  le sociologue, futur « théoricien du peuple »,  ne doit pas  se mélanger totalement avec ses co-équipiers prolo ou de basse extraction. D’où ma surprise quand 40 ans après je publie cet article sur le foot vu de l’intérieur, contre les spécialistes de « l’élite »,   et que cet article soi-disant me décrebilise et   affaiblit mes chances de promotion !! Pourtant que de choses à apprendre pour  les classes sup qui font de la socio comme  les prêtres d’une grande religion du Savoir et de la science, sans rien connaître à la vie des classes inférieures dont ils se veulent les porte –parole !!Les  sociologues des années  1950 à 2000 ont étudié le « peuple » sans se salir les mains et de loin !!  

     

    A partir de là, j’ai douté de la socio faussement démocrate, de sa « gauche intellectuelle », de son populisme de salon !! Heureusement au même moment, je voyais et rencontrais une série de sociologues américains qui pensaient l’inverse. Et notamment Howard Becker  ,pour lequel  ses profs et amis ne considéraient pas comme un déshonneur, qu’il fut, jeune sociologue, aussi  un pianiste de bordel . Au contraire, cela pouvait même être un moyen   génial,  un « truc »pour s’instruire sur les fumeurs de shit  ou pour  observer  directement les milliardaires en vadrouille, s’acoquinant .  Moi, en pratiquant un sport populaire, licencié à la FFF, encore à 70 ans, rencontrant  des jeunes et en fusionnant avec eux pendant les 90 minutes d’un match, les écoutant au vestiaire, aux entraînements ou  lors des déplacements du dimanche , j’en ai appris sur les classes populaires  bien plus que cent livres  de bibliothèque.   

     

    Voilà un des souvenirs, que les PUG  m’ont remis en   mémoire   : il y  a bien des classes sociales, des luttes internes eu sein de la « Science » dite de la société  . Lutte de catégories de privilégiés qui se drapent de justice sociale et de progressisme, et même une lutte de classes pour les places, les honneurs, les promotions.

     

     

     

     

     

     J’ajouterai un deuxième souvenir :  quelque chose   qui me frappe rétrospectivement.  La censure douce ou l’auto-censure qui règne chez nous, les Universitaires ; c’est -à -dire la quasi-interdiction de certaines enquêtes ou conclusions. Un des textes  d’ enquêtes republiées est signalé mais n’apparait pas dans le corpus final ici publié. Parce ce qu’ il fut impubliable en France….  et pas aux USA !!  Comment est-ce possible ?  Ici,   je me suis heurté  au refus de toutes les revues de sociologie contactées ! ( je rappelle qu’elles sont toutes subventionnées par l’Etat) . Ce texte intrigue bien sûr !   Pourquoi   cette enquête n’a pu être publiée dans mon pays. Incendiaire ? Non ! Injurieux ? Non !  Pourquoi la liberté d’opinion est-elle auto-limitée et   les publications   soumises à des contrôles non-dits ; une autocensure masquée ?  Je veux raconter cet incident typique d’un libéralisme étroit, d’une liberté de pensée contrôlée et dominée par une surveillance des pairs, ceux qui sont  dans les postes-clé

     

     Cet article, intitulé aux USA «  Les observateurs observés, le travail  réel des statisticiens et des sondeurs d’opinion» ! n’existe que dans sa version américaine car Howard Becker l’a traduit et la fait publier aux USA dans revue sociologique  connue ( dont on verra la référence p 456 du livre des PUG) : c’est une histoire curieuse et suggestive d’auto-censure !  Elle est  significative ; il y a bien  une véritable surveillance morale chez nous,  acceptée par tous, sans sourciller .

     

     En innocent, j’ai voulu un jour des années 1987,  enquêter -comme les Américains de Chicago- sur les institutions d’Etat qui font les recensements, des études statistiques les plus reconnues :L’INSEE, l’INED etc  ainsi que sur  les instituts de sondages, les  fabricants d’enquêtes d’opinion.  Ils nous servent de base chiffrée et de preuve  pour nos études  y compris qualitatives.

     

     Cette enquête avait été réalisée par moi, seul comme d’habitude, au sein de deux des  organisations étatiques,  me faisant passer pour  un enquêteur  de contrôle,  ou  un  futur embauché par les sondeurs :ces ruses  habituelles afin de pénétrer  un milieu, pour observer ses pratiques réelles. En participant officiellement  mais secrètement je voulais voir directement les institutions officielles de comptages ou de recensement,  ou  ambitionnant d’ autres  données ,  à l’œuvre. Que ce soit à la demande des instances de gouvernement, de la fonction publique, ou autre organisme   afin de mieux connaître leur public ou le sujet de leur travail :  bénéficiaires du SMIC, Allocations familiales, natalité etc.   Finalement cet article, racontant mon enquête secrète et ce que j’avais découvert (non pas des fraudes -pas plus qu’ailleurs-mais des interprétations, des approximations étonnantes), je n’ai pu le publier. Toutes les revues le refusaient, les résultats inquiétant apparemment les rédacteurs et les lecteurs consultés!  Pourtant que de choses à apprendre  au sujet des   classes sup. qui font de la socio comme  les prêtres d’une grande religion du Savoir et de la science sans rien connaître à la vie des classes populaires dont ils se veulent les porte – parole et les directeurs de pensée Bref cet article raconte comment sont « faits » fabriqués les sondages, les comptages officiels, les enquêtes d’opinion qui inondent les médias où les recensements d’Etat ! Apparemment c’était explosif ! je tombais des nues, moi ! complétement « innocent » !  Voir de l’intérieur puisque je me suis fait passer pour un faux enquêteur officiel recruté récemment, apprenant le métier, est apparu explosif, j’étais une menace et je n’en savais rien avant !  

     

    Cette enquête, donc, rédigée sur 40 pages, faisait part de ma surprise , d’ arrangements avec la réalité, des sollicitations de réponses, de fabrique de  chiffrages approximatifs « arrangés » a posteriori.  La fabrication de données jugées intangibles, leur façonnage pour les rendre « crédibles » sont nécessaires pour faire du chiffre, notamment pour l’enquêteur payé au rendement, pour la « boite » qui en reçu la commande .Cet article bien sûr fut impubliable en France. Le   profanateur de la Vérité d’Etat et de ses comptages par les détenteurs de l’autorité , «connaisseurs de l’opinion ou fabricants des données essentielles nationales  sur lesquelles nous vivons tous : ceci est banni ! C’est un tabou sur lequel je jetais un éclairage.  Seuls quelques sceptiques sur le pouvoir d’Etat  et de sa réelle connaissance de sa population se retrouvent bien sûr !   Mais ils se taisent. Là, le sociologue allait trop loin. J’en concluais qu’une censure existait bel et bien et que nous ne pourrions dire ce que nous voyons quand on fait de l’observation participante secrète, de longue durée .La Sociologie se heurte là au pouvoir d’Etat et aux classes supérieures dirigeantes,  à   leurs  propres chercheurs qui font les Vérités  à travers les chiffres qui les soutiennent et  qui leur conviennent ! Le destin de ce papier  a  donc été aussi étrange que sa naissance !   En France, jugé impubliable  comme un « crime » d’Etat,   il fut traduit aux USA mais il  y a soulevé un vent de fronde parmi les instituts américains universitaires,  de genre Sciences Po ou ENA  disant que c’était là un travail malintentionné ; que de telles  errements  ne pouvaient exister qu’ en France, pays d’amateurs de comptages ou  sondages   particulièrement  malhabiles, et que, eux, les Américains avaient, avec leur NORC ou autre grands instituts, de vrais professionnels incapables de telles évaluations et de telles fautes.  Leurs précautions, de la part des chefs et des intellectuels «  qui maitrisaient  la situation de rectification  d’ erreur  et  la  validation » , les vrais « pros » qu’ ils avaient, les mettaient à l’abri . Quelques sociologues américains, des plus célèbres ont, néanmoins, souhaité me soutenir et ont  publié une justification  de mon travail,  notamment Becker  ironisant sur les prétentions de leurs  propres organismes d’opinion.  Dans un Droit de réponse  aux USA, je disais, de façon moqueuse  que jamais, au grand jamais je ne soupçonnerais, au sein  des grands Instituts américains, de telles maladresses, un tel amateurisme !  Et que ceci était donc bien Français :  comme on sait, pays de farfelus scientifiques  et  d’amateurs  en recherche  statistique ! Cet incident « quasi diplomatique » ( j’exagère)  aux répercussions significatives engendra, quant à moi,  des réflexions  sur l’avenir de la sociologie, dans un poste d’Etat  et  m’inspirait a posteriori la  refus de toute censure , et plus grave de l’auto-censure   devenue inconsciente et que cela survivrait au changement de siècle et à l’usure du temps.   

     

    C’est pourquoi je décidais d’arrêter l’enseignement et l’Université,  haut lieu de vanité, dès le premier jour de la retraite arrivé, malgré mon droit d’occuper mon poste 8 ans supplémentaires , vu  que la loi très hiérarchique, nous avantage et nous autorise,  nous profs de première classe ou Hors classe. Grace aux droits à la Retraite que l’état nous donne généreusement, j’ai voulu avancer la mienne et ainsi, réfléchir, puis écrire 6 livres supplémentaires, « libres de toute surveillance »  (autant que dans ma vie active).   J’ai donc continué à m’exprimer dans une liberté totale de réflexion, grâce à des éditeurs indépendants, dans la solitude, à l’exception de quelques  amis, ou de quelques ex-étudiants restés proches qui me visitent. Liberté manifeste dans la solitude complète en haute montagne, d’un village de 30 habitants, plus proche des animaux sauvages que de mes compatriotes, victimes, parait-il, en ce moment, d’une attaque d’un implacable virus.  

     

    Grace aux éditeurs des PUG, je revois donc ces 40 ans de travail continu et perçois combien « mon œuvre » a  profité  de l’aide de proches ou de gens lointains. Je pense d’abord à ma famille, à ma femme qui a lu et relu, à certains de mes collègues ou amis qui n’ont cessé de me conseiller et bien sûr, à tous les éditeurs ou étudiants qui m’ont supporté, notamment mon caractère, pas  facile.   Ce livre Sur le Terrain  a été donc  pour moi l’occasion de revoir  ma vie intellectuelle  et de me souvenir de la chance que j’ai eue.

     

    Donc merci encore à mes «  éditeurs» des  PUG , à l’organisateur, Alain,  pour cette occasion unique de  reconstituer les circonstances de la création  de tous ces « papiers », avant qu’ils ne  disparaissent dans mon ermitage  là-haut.

     


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  •  Réaction saine au livre de l'ermite paru il y a 12 ans  et prémonitoire des événements actuels 

     Compte rendu paru dans les "sciences Humaines" 

     

    La France malade de ses médecins

      ed les empêcheurs de penser en rond 

    Contrairement à ce que laissent présager le titre racoleur et la page de couverture, ce livre n'est pas un pamphlet contre la médecine ni un essai polémiste. C'est un ouvrage majeur de sociologie qui déplace l'axe traditionnel du questionnement disciplinaire sur la santé. Dense, inventif, contre intuitif au possible, il est susceptible de fournir une ligne de repères aussi stimulante que féconde pour toutes formes de réflexion sur l'institution médicale. En sciences sociales, on cherchera à valider ou à réfuter ses propos. On mènera des contre-enquêtes, on approfondira un point ici ou là. On se positionnera en affirmant que « Peneff l'avait vu » ou au contraire qu' « il l'avait démontré un peu vite ». Mais on ne pourra plus tout à fait procéder comme avant, car cet ouvrage porte en lui un double renouvellement, à la fois méthodologique et théorique qu'il sera désormais impossible d'ignorer.

    2De prime abord, on croirait pouvoir ranger ce travail du côté des théories d'Illich en compagnie de quelques autres critiques radicaux. On aurait bien tort. Le canevas empirique est autrement plus serré et l'objectif incomparablement plus subtil. Mais voilà, les conclusions de J. Peneff mettent mal à l'aise. Personne n'est véritablement prêt à assumer la déconstruction du mythe du médecin : vocation, dévouement, désintérêt, compétence, scientificité, sagesse, éloquence, confidentialité, etc. Chercheur ou non, nous partageons l'idéologie positiviste. Chercheur ou non, il nous faut bien autoriser l'accès du soignant à notre corps pour être soigné et corrélativement lui accorder notre confiance ou souffrir. Qu'à cela ne tienne, J. Peneff n'entend pas s'attaquer aux praticiens, ni même à la médecine. Il met à nu, patiemment, méticuleusement, les rouages de l'institution qui s'intercale entre les hommes et leur « art ». Ce simple démontage, pourtant, suffit à activer nos résistances et le prix du travail à effectuer pour le suivre dans son raisonnement manifeste l'emprise de la croyance et le pouvoir d'imposition de la médecine en matière de représentations.

    3Il est modérément pertinent de détailler ici l'inventaire des thématiques abordées par l'auteur tant nos propres préjugés nous interdisent face à de tels énoncés d'accorder foi à l'objectivité de l'auteur : l'auto administration de la profession médicale, la stimulation de la demande médicale par l'offre, les profits induits par le secret médical, la politisation de la profession et la défense des revenus, la gestion de l'euthanasie à l'hôpital, la production des applications de la science, etc. Le grand mérite de J. Peneff réside dans sa capacité à trouver une cohérence à l'ensemble de ces interrogations et, conséquemment, à nous en fournir une intelligibilité.

    4Dans son introduction, l'auteur nous laisse croire qu'il ne s'agit pas véritablement d'un livre de sociologie, qu'il se sent surtout animé par des intentions militantes. Il doute également que sa discipline soit apte à répondre aux sollicitations des médecins pour améliorer leurs pratiques. Dès lors, on s'attend à un ouvrage sans réelle méthodologie. Or, c'est tout le contraire qu'on constate. J. Peneff commence par un examen critique des notions de « maladies » et de « santé » au cours duquel il met à jour la polysémie de la notion. Il poursuit par une réflexion sur les conditions d'enregistrement des données par les institutions chargées des statistiques médicales (INSEE, INSERM). Il insiste sur le flou des taxinomies courantes, les biais possibles dans les mesures des inégalités de santé et propose en sociologue, le remplacement de l'évaluation de la « santé » par l'évaluation de « l'activité médicale ».

    5Dans le chapitre suivant, l'investigation s'organise sur la base d'un corpus de 12 livres dont l'enquêteur rappelle les propriétés sociales des auteurs (essentiellement des hauts fonctionnaires qui ont assumé à un moment donné des responsabilités dans la gestion de l'assurance maladie) avant de recouper les principaux enseignements thématisés au moyen d'une mise en tableau. Cette opération permet à la fois de cumuler et d'évaluer le jeu entre les constats, intuitions et points de vue issus des différentes sources. De là, la gamme des terrains à fouiller, des hypothèses possibles et des questions à trancher. L'ensemble des critiques semble dessiner une dégradation généralisée du système sanitaire mais J. Peneff affirme sa ligne directrice : « Inutile de chercher le complot d'adversaires dissimulés ou le travail de sape de forces opposées qui serait à l'origine de cet état de fait. Il faut plutôt accuser un ensemble de processus lancés à une autre époque et qui ne correspondent plus à l'organisation sociale contemporaine ».

    6Pour étayer l'idée qu'en matière de médecine comme ailleurs, la demande est créée par l'offre, le chercheur s'appuie sur les travaux des économistes de la médecine. Il documente le propos, l'historicise. Pour dépasser la clôture du « colloque singulier », il dépouille les écrits biographiques des médecins généralistes et se centre sur le récit des pratiques. Pour saisir les règles non écrites de l'exercice médical quotidien, il convoque avec érudition les sociologues américains (Freidson, Becker, Hughes, Strauss, Ansprach, Timmermans) et l'école française de Baszanger à Herzlich sans oublier Pinell, Memmi et tous ceux qui ont travaillé sur la profession. Le recours aux historiens - O. Faure, Peter, Hatzfeld, Vergez - est récurrent. J. Peneff ne se prive d'aucun outil et surtout pas des siens : ceux de l'observation de terrain, utilisés avec une maîtrise aboutie. Tour à tour brancardier, faux malade, visiteur médical, il pénètre en ethnographe dans les lieux les plus fermés. Il entraîne avec lui ses étudiants : l'un s'infiltre comme cobaye pour des tests médicamenteux, l'autre s'immisce à la CNAM pour vérifier les feuilles de sécurité sociale et le troisième, C. Andréo, s'installe en réanimation. L'option retenue par J. Peneff, en adepte de l'école de Chicago, est de récolter des informations plutôt que de collecter des discours. Son attitude se caractérise par une méfiance absolue que certains dénonceront comme de la suspicion paranoïaque mais où l'on peut surtout lire une curiosité d'enquêteur pointilleux et l'esprit critique du scientifique obstiné. Par-dessus tout, elle exprime le rejet total et sans compromis des commandes institutionnelles et des sujétions qui les accompagnent.

    7L'Economie, l'Histoire, les Observations de terrain composent le triptyque de la méthode sociologique déployée dans ce livre, discipline à laquelle l'auteur croit pouvoir échapper alors même qu'il se plie à ses normes les plus rigoureuses. Car les expériences évoquées dans ces pages sont reproductibles - à chacun de se munir d'un petit carnet. Les arguments sont réfutables et s'appuient, comme il se doit, sur les apports cumulés de la connaissance savante. Mais il est vrai que l'auteur est agacé par les recettes et les procédés de ses condisciples. Il fustige l'évitement systématique des enjeux économiques par les sociologues centrés sur la relation malade/médecin. Il leur reproche aussi de se singulariser en ne tenant quasiment jamais compte des origines sociales des praticiens et des patients dès lors qu'il s'agit de confrontation thérapeutique. Et surtout de faire preuve d'une attitude excessivement timide face aux rhétoriques professionnelles validées sans le moindre effort de distanciation.

    8En retour, on pourrait critiquer chez J. Peneff, à certains moments de son ouvrage, l'effet involontaire d'accusation produit à l'encontre des médecins. Car si le corps professionnel dispose d'instruments efficaces pour défendre ses avantages, ses positions et occulter les buts qu'il poursuit, si le cynisme et la mauvaise foi existent bel et bien, les dispositions éthico-pratiques des médecins ne constituent pas une invention consciente et délibérée. Ceux-ci ont sans doute, réellement, intériorisé un système de valeurs et de principes qu'ils jugent légitimes, quand bien même celui-ci serait parfaitement conforme avec leurs propres intérêts. Ne conviendrait-il pas dès lors d'éviter de placer trop de calculs rationnels dans la tête de ces agents et d'accorder sa part heuristique à une théorie de l'incorporation ?

    9Un point particulièrement intéressant du livre tient dans la révélation de la difficulté, voire de l'impossibilité structurelle, qu'il y aurait à se procurer certains chiffres, ceux de la consommation médicale en fonction des variables sociologiques liées à l'appartenance de classe. L'auteur fournit un faisceau d'indices convergents prouvant presque que cette élision masquerait la nature actuelle de l'assurance maladie : une entreprise de redistribution à l'envers qui « ferait payer l'addition aux travailleurs pauvres » au profit des consommations médicales déraisonnables des classes moyennes et des classes supérieures. Le tout produit par la dynamique de la profession médicale, aveugle aux effets de son propre mouvement de maintien d'une autonomie et d'un monopole. Il aura donc fallu un concours de circonstances hasardeux dans la biographie de J. Peneff, sociologue engagé auprès des classes populaires laborieuses, fils de vétérinaires, en affinité avec les interactionnistes de Chicago et rompu aux méthodes d'observations participantes pour l'amener au seuil de sa retraite de chercheur à réussir cette critique improbable de l'organisation médicale. Un résultat inespéré obtenu précisément parce que l'investigation ne le visait pas. Enfin, pour déjuger l'auteur, il faudrait produire les fameuses données manquantes. Gageons que ça n'arrivera pas, que les intérêts contrariés par l'entreprise du sociologue concourront à son effacement, notamment en faisant passer ce volume pour un livre de plus, caricatural et sans originalité. C'est justement ce pourquoi il faut absolument le lire.

     

     

     

     

     

     

     

    Contrairement à ce que laissent présager le titre racoleur et la page de couverture, ce livre n'est pas un pamphlet contre la médecine ni un essai polémiste. C'est un ouvrage majeur de sociologie qui déplace l'axe traditionnel du questionnement disciplinaire sur la santé. Dense, inventif, contre intuitif au possible, il est susceptible de fournir une ligne de repères aussi stimulante que féconde pour toutes formes de réflexion sur l'institution médicale. En sciences sociales, on cherchera à valider ou à réfuter ses propos. On mènera des contre-enquêtes, on approfondira un point ici ou là. On se positionnera en affirmant que « Peneff l'avait vu » ou au contraire qu' « il l'avait démontré un peu vite ». Mais on ne pourra plus tout à fait procéder comme avant, car cet ouvrage porte en lui un double renouvellement, à la fois méthodologique et théorique qu'il sera désormais impossible d'ignorer.

    2De prime abord, on croirait pouvoir ranger ce travail du côté des théories d'Illich en compagnie de quelques autres critiques radicaux. On aurait bien tort. Le canevas empirique est autrement plus serré et l'objectif incomparablement plus subtil. Mais voilà, les conclusions de J. Peneff mettent mal à l'aise. Personne n'est véritablement prêt à assumer la déconstruction du mythe du médecin : vocation, dévouement, désintérêt, compétence, scientificité, sagesse, éloquence, confidentialité, etc. Chercheur ou non, nous partageons l'idéologie positiviste. Chercheur ou non, il nous faut bien autoriser l'accès du soignant à notre corps pour être soigné et corrélativement lui accorder notre confiance ou souffrir. Qu'à cela ne tienne, J. Peneff n'entend pas s'attaquer aux praticiens, ni même à la médecine. Il met à nu, patiemment, méticuleusement, les rouages de l'institution qui s'intercale entre les hommes et leur « art ». Ce simple démontage, pourtant, suffit à activer nos résistances et le prix du travail à effectuer pour le suivre dans son raisonnement manifeste l'emprise de la croyance et le pouvoir d'imposition de la médecine en matière de représentations.

    3Il est modérément pertinent de détailler ici l'inventaire des thématiques abordées par l'auteur tant nos propres préjugés nous interdisent face à de tels énoncés d'accorder foi à l'objectivité de l'auteur : l'auto administration de la profession médicale, la stimulation de la demande médicale par l'offre, les profits induits par le secret médical, la politisation de la profession et la défense des revenus, la gestion de l'euthanasie à l'hôpital, la production des applications de la science, etc. Le grand mérite de J. Peneff réside dans sa capacité à trouver une cohérence à l'ensemble de ces interrogations et, conséquemment, à nous en fournir une intelligibilité.

    4Dans son introduction, l'auteur nous laisse croire qu'il ne s'agit pas véritablement d'un livre de sociologie, qu'il se sent surtout animé par des intentions militantes. Il doute également que sa discipline soit apte à répondre aux sollicitations des médecins pour améliorer leurs pratiques. Dès lors, on s'attend à un ouvrage sans réelle méthodologie. Or, c'est tout le contraire qu'on constate. J. Peneff commence par un examen critique des notions de « maladies » et de « santé » au cours duquel il met à jour la polysémie de la notion. Il poursuit par une réflexion sur les conditions d'enregistrement des données par les institutions chargées des statistiques médicales (INSEE, INSERM). Il insiste sur le flou des taxinomies courantes, les biais possibles dans les mesures des inégalités de santé et propose en sociologue, le remplacement de l'évaluation de la « santé » par l'évaluation de « l'activité médicale ».

    5Dans le chapitre suivant, l'investigation s'organise sur la base d'un corpus de 12 livres dont l'enquêteur rappelle les propriétés sociales des auteurs (essentiellement des hauts fonctionnaires qui ont assumé à un moment donné des responsabilités dans la gestion de l'assurance maladie) avant de recouper les principaux enseignements thématisés au moyen d'une mise en tableau. Cette opération permet à la fois de cumuler et d'évaluer le jeu entre les constats, intuitions et points de vue issus des différentes sources. De là, la gamme des terrains à fouiller, des hypothèses possibles et des questions à trancher. L'ensemble des critiques semble dessiner une dégradation généralisée du système sanitaire mais J. Peneff affirme sa ligne directrice : « Inutile de chercher le complot d'adversaires dissimulés ou le travail de sape de forces opposées qui serait à l'origine de cet état de fait. Il faut plutôt accuser un ensemble de processus lancés à une autre époque et qui ne correspondent plus à l'organisation sociale contemporaine ».

    6Pour étayer l'idée qu'en matière de médecine comme ailleurs, la demande est créée par l'offre, le chercheur s'appuie sur les travaux des économistes de la médecine. Il documente le propos, l'historicise. Pour dépasser la clôture du « colloque singulier », il dépouille les écrits biographiques des médecins généralistes et se centre sur le récit des pratiques. Pour saisir les règles non écrites de l'exercice médical quotidien, il convoque avec érudition les sociologues américains (Freidson, Becker, Hughes, Strauss, Ansprach, Timmermans) et l'école française de Baszanger à Herzlich sans oublier Pinell, Memmi et tous ceux qui ont travaillé sur la profession. Le recours aux historiens - O. Faure, Peter, Hatzfeld, Vergez - est récurrent. J. Peneff ne se prive d'aucun outil et surtout pas des siens : ceux de l'observation de terrain, utilisés avec une maîtrise aboutie. Tour à tour brancardier, faux malade, visiteur médical, il pénètre en ethnographe dans les lieux les plus fermés. Il entraîne avec lui ses étudiants : l'un s'infiltre comme cobaye pour des tests médicamenteux, l'autre s'immisce à la CNAM pour vérifier les feuilles de sécurité sociale et le troisième, C. Andréo, s'installe en réanimation. L'option retenue par J. Peneff, en adepte de l'école de Chicago, est de récolter des informations plutôt que de collecter des discours. Son attitude se caractérise par une méfiance absolue que certains dénonceront comme de la suspicion paranoïaque mais où l'on peut surtout lire une curiosité d'enquêteur pointilleux et l'esprit critique du scientifique obstiné. Par-dessus tout, elle exprime le rejet total et sans compromis des commandes institutionnelles et des sujétions qui les accompagnent.

    7L'Economie, l'Histoire, les Observations de terrain composent le triptyque de la méthode sociologique déployée dans ce livre, discipline à laquelle l'auteur croit pouvoir échapper alors même qu'il se plie à ses normes les plus rigoureuses. Car les expériences évoquées dans ces pages sont reproductibles - à chacun de se munir d'un petit carnet. Les arguments sont réfutables et s'appuient, comme il se doit, sur les apports cumulés de la connaissance savante. Mais il est vrai que l'auteur est agacé par les recettes et les procédés de ses condisciples. Il fustige l'évitement systématique des enjeux économiques par les sociologues centrés sur la relation malade/médecin. Il leur reproche aussi de se singulariser en ne tenant quasiment jamais compte des origines sociales des praticiens et des patients dès lors qu'il s'agit de confrontation thérapeutique. Et surtout de faire preuve d'une attitude excessivement timide face aux rhétoriques professionnelles validées sans le moindre effort de distanciation.

    8En retour, on pourrait critiquer chez J. Peneff, à certains moments de son ouvrage, l'effet involontaire d'accusation produit à l'encontre des médecins. Car si le corps professionnel dispose d'instruments efficaces pour défendre ses avantages, ses positions et occulter les buts qu'il poursuit, si le cynisme et la mauvaise foi existent bel et bien, les dispositions éthico-pratiques des médecins ne constituent pas une invention consciente et délibérée. Ceux-ci ont sans doute, réellement, intériorisé un système de valeurs et de principes qu'ils jugent légitimes, quand bien même celui-ci serait parfaitement conforme avec leurs propres intérêts. Ne conviendrait-il pas dès lors d'éviter de placer trop de calculs rationnels dans la tête de ces agents et d'accorder sa part heuristique à une théorie de l'incorporation ?

    9Un point particulièrement intéressant du livre tient dans la révélation de la difficulté, voire de l'impossibilité structurelle, qu'il y aurait à se procurer certains chiffres, ceux de la consommation médicale en fonction des variables sociologiques liées à l'appartenance de classe. L'auteur fournit un faisceau d'indices convergents prouvant presque que cette élision masquerait la nature actuelle de l'assurance maladie : une entreprise de redistribution à l'envers qui « ferait payer l'addition aux travailleurs pauvres » au profit des consommations médicales déraisonnables des classes moyennes et des classes supérieures. Le tout produit par la dynamique de la profession médicale, aveugle aux effets de son propre mouvement de maintien d'une autonomie et d'un monopole. Il aura donc fallu un concours de circonstances hasardeux dans la biographie de J. Peneff, sociologue engagé auprès des classes populaires laborieuses, fils de vétérinaires, en affinité avec les interactionnistes de Chicago et rompu aux méthodes d'observations participantes pour l'amener au seuil de sa retraite de chercheur à réussir cette critique improbable de l'organisation médicale. Un résultat inespéré obtenu précisément parce que l'investigation ne le visait pas. Enfin, pour déjuger l'auteur, il faudrait produire les fameuses données manquantes. Gageons que ça n'arrivera pas, que les intérêts contrariés par l'entreprise du sociologue concourront à son effacement, notamment en faisant passer ce volume pour un livre de plus, caricatural et sans originalité. C'est justement ce pourquoi il faut absolument le lire.

     

     

     

     

    La troisième guerre mondiale a commencé : celle contre, peu visible, le virus celle occasionnée par le virus

    C’est l’heure de la revanche et de la gloire pour des secteurs entiers de la médecine qui avaient été sous-estimés, de campagne, rustique, aux faibles moyens contre la  médecine hospitalière. Par exemple les urgences qui ont longtemps étés considérées comme la poubelle de l’hôpital ou de la ville. (Dépôt


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  •   Texte de Christophe Andreo ; un ami après avoir été un excellent étudiant"  : 

    Organiser une résistance est difficile, la moitié de la population est prête à tout accepter. Le Covid et la politique sanitaire ont clivé la société au point de prendre le pas sur le reste. Situation inédite, je ne pensais pas vivre çà. 

     

    Entre ceux qui ne parviennent pas à s'émanciper des institutions et du gouvernement, ceux qui y trouvent leur compte, les hypocondriaques, et les vieux qui ont peur de mourir, ca fait du monde!

     

    Au quotidien C un cauchemar, distanciation sociale, individualisme, interdictions multiples, plus de vie sociale, mesures absurdes et contradictoires au travail, etc. On est peu nombreux à être rebelles à mon taf... Certains ne demandent qu'à être confinés davantage (ne pas bosser + repli sur le cocon familial, presqu'un retour dans le ventre de sa mère).

     

    Une haine grandissante et profonde m'envahit vis-à-vis de ce gouvernement. Je peux comprendre qu'on puisse devenir terroriste face à une oppression ressentie , je vois bien le cheminement psychologique. 

     

    Je commence aussi à en vouloir à ceux qui acceptent tout ou soutiennent ce délire médico-autoritaire. C plus fort que moi. Cela m'isole de gens que j'apprécie. 

     

    Les "résistants" font la révolution sur le Web, mais dans la rue : peu de choses... Pourtant une partie de la population désapprouve.

    On fait semblant de vivre et on s'adapte... On désobéit... tandis que d'autres voient leur situation financière s'effriter. 

    Il y a beaucoup de choses à analyser. 

     

    2 thèses s'affrontent notamment :

    1Folie collective et sanitaire liée à la médicalisation du monde, à l'extension du principe de précaution, grande peur séculaire des épidémies sur fond d'effondrement intellectuel/suicide de l'Occident et de corruption de big pharma.

     

    2Les thèses complotistes. Par exemple, vendre le vaccin, ou bien mener le monde à la faillite et restructurer le système monétaire, les dettes, les Etats, instaurer un gouvernement mondial. 

     

    Sociologues et historiens n'aiment pas les complots. Et pourtant il y a des choses troublantes.

     

    -Lagarde a parlé au nom du FMI de faire de l'euro une crypto monnaie (le cash disparaîtra à termes). A moyen terme nous n'échapperons plus au contrôle numérique pour la moindre transaction, tout passera par le smartphone. Le système monétaire est en passe de connaître des changements profonds.

     

    -Début décembre une disposition législative a été votée en France en catimini rendant possible la loi d'urgence sanitaire qui contourne la Constitution. Pourtant début décembre la pandémie débutait à peine en Chine... Même De Castelneau trouve çà étonnant.

     

    -Macron annonce que nous en baverons jusqu'au printemps voire jusqu'en juillet. "Le vaccin devrait arriver à l'été disent les scientifiques." Je n'en croyais pas mes oreilles ! Les journaux commencent à lancer le débat : doit-il être obligatoire? Quand la presse mainstream lance un débat, C qu'il y a une idée derrière...

     

    -Peu de temps avant la pandémie, le forum économique mondial avait organisé une simulation de pandémie mondiale avec des hommes d'affaires et des politiques. Comment faudrait-il réagir en cas de virus mortel? Est-ce une coïncidence ? Le même Forum parle de monde d'après, de dettes qu'il faudra solutionner, de nouvelle gouvernance mondiale pour faire face à d'autres menaces fort de cette expérience, etc.

     

    -L' Affaire du Lancet montre qu'il y a bien eu un coup à grande échelle et une pseudo étude bidon pour descendre Raoult et son traitement. 

     

    -le Monde a offert une tribune à 2 généticiens français qui considèrent que la thèse d'un virus bricolé échappé d'un labo est loin d'être absurde. Ils demandent une enquête  sérieuse car certains éléments sont troublants. Inouï. Un papier pareil dans le Monde était inenvisageable en mars-avril. Luc Montagnet avait été ridiculisé qd il avait évoqué cette hypothèse dans une émission. 

     

    -Les Gafa sont sortis enrichis de cette période, de même que la finance qui spécule sur les annonces de vaccin et de médicaments, les labos bien sûr. 

     

    Le capitalisme mondial a 2 problèmes de fond : 

     

    1un monde à venir sans travail pour l'Occident. Le numérique, l'intelligence artificielle, la robotisation vont détruire les emplois des classes moyennes (les emplois de la nouvelle économie suffiront-ils à sauver les classes moyennes, pas sûr !). Quant aux emplois de merde restants le tiers monde immigré ou delocalisé s'en chargera. L'idée d'un revenu universel fait son chemin (la version libérale : plus d'Etat providence, mais un revenu minimum versé à vie). Du pain et des jeux avec les loisirs internet...

     

    2une dette mondiale colossale à solder.

     

    Bref, le goulot d'étranglement arrive. Sans parler de la question écologique. 

     

    Et si ce virus (échappé par hasard?) et les réactions disproportionnées qu'il a suscitées, offraient à l'Occident et aux multimilliardaires de la Silicone Valley (trop heureux d'avoir congédié Trump), aux banques et à big pharma l'occasion de se débarrasser des démocraties sans besoin d'une guerre ? Ou au moins de remettre les compteurs à zéro, de changer le système monétaire, d'apurer les dettes pour faire face à la crise économique que les confinements vont susciter?

     

    Stratégie du choc : face à une crise d'ampleur le changement est possible suivant les idées/les intérêts puissants du moment et les résistances sont balayées (voir livre Naomie Klein).

     

    Et si les complotistes avaient qq part un peu raison?

    Comment la Russie et la Chine vont-elles réagir ? Pour l'instant ces pays sont sortis vainqueurs du Covid : ils n'ont pas mis à genoux leur économie. Regardent-ils l'Occident s'effondrer ou se restructurer?

     

    D'après Chris Brochier, les sites russes diffusent souvent les idées complotistes. Contre-propagande? Avertissement? 

     

    Pour d'autres, ce sont les sites trumpistes. Trump avait au moins le mérite d'être protectionniste et non mondialiste.

     

    Il se passe qq chose. Je ne saurais dire quoi. Mais nous ne devons plus réfléchir avec nos grilles de lecture et nos catégories habituelles. Rien ne prouve d'ailleurs que nous ayons fait le tour des dictatures possibles depuis que l'homme vit en société. 

     

    Chris

     

     

     

     

     

        

     

    La troisième guerre mondiale a commencé : celle contre le virus.

    C’est l’heure de la revanche et de la gloire pour des secteurs entiers de la médecine qui avaient été sous-estimés, de la médecine hospitalière. Par exemple les urgences qui ont longtemps étés considérées comme la poubelle de l’hôpital ou de la ville (Dépôt des SDF ou des poivrots de la ville qui sont la honte de la médecine d’urgence qui doit les nettoyer et les faire repartir).

    Aujourd’hui les urgences sont l’entrée triomphale, l’honneur de l’hôpital puisqu’ils accueillent les malades glorieux du virus.

    La grande médecine technologique hyper dépensière aux très grands moyens techniques et mécaniques, la réanimation, deviennent le centre névralgique de l’hôpital. Auparavant la réa traitait un cas sur cent, maintenant c’est un cas sur deux, l’honneur de l’hôpital est le pic de l’attention extérieure.

    Le matériel énorme, le prestige nouveau fait de un docteur des mandarins ou des seigneurs régnant sur les autres services.

    Tous ces changements cachent que les ¾ des malades ainsi hospitalisés affectés par le virus ont plus de 78 ans, âge moyen de vie.

    Donc l’invasion pour la médecine et pour l’hôpital est un simple déplacement de vieillards qui, au lieu de décéder chez eux meurent sous les projecteurs de la gloire à l’hôpital.

    Le troisième âge est bientôt le quatrième deviennent la priorité absolue, l’objet de travail de nombreux soignants et le symbole de la victoire de la médecine technologique mécanisée et suréquipée.

    Derrière ce cadre se cache l’intérêt capitaliste le plus simple, le profit inimaginable en dépenses il y a quelques mois et l’occasion de la plus-value des grandes banques et entreprises.
    Finalement, saluons le vainqueur de cette crise : Alzheimer et peut-être d’innombrable Vincent Lambert. C’est-à-dire des morts vivants que l’ont maintient dans une vie végétative, artificielle ou le corps pratiquement ne s’appartient plus mais dépends de machines sophistiquées. Ce Vincent Lambert sous l’effet de la pression de l’opinion extrémiste des catholiques intégristes attendait depuis 20 ans la résurrection. Comme tous les catholiques il attendait le jour où ils sortiront du tombeau ou de la vie totalement végétative, mécanique. Pendant 11 ans ses parents fanatiques avaient refusé qu’on le débranche et donc nous sommes tous des Vincent Lambert en puissance lorsque la médecine et l’idéologie prennent le pas sur la vie et la solidarité entre vivants et non pas tous les vivants tournés au service des morts.

    La médecine revanche et spécialisation outrancière

    Beaucoup de branches en concurrence pour vivre sur le même tronc la méd hyper techniciste  et informatisée  contre la médecine traditionnelle où c’est le médecin qui se déplace  le toubib voit » le malade chez lui juge se son milieu  son environnement et en déduit un traitement adapté

     Maintenant la machine contre l’homme ; la Réa  , les  greffes  ou  opérations du cerveau, les fractures !! ..

    La majorité des décès Covid ont plus de 84 ans : de là on réquisitionne tout l’hôpital à leur service : sans virus aucune chance d’aller en sale d’opération ou de soins lourds !!  et même pas sûr qu’il ai eu surmortalité ces derniers mois .Selon chiffres popu INSEE il y a au en France moins de morts en 2020 premier semestre, que le même semestre en  2019

    Alors : » vive le virus qui fait moins de morts sur 6 mois »

    Mais les médias qui servent des intérêts puissant cachent ou ignorent par paresse et soumission ces chiffres.  Pour le moment légère surmortalité chez le plus de 85 ans  (âge moyen de durée de vie !!)

    Moi qui ai vu l’hôpital depuis le poste de soignant aux urgences  je peux dire que c’est la résurrection pour ce service des urgences dévaluée et marginalisé  ( la poubelle » de la ville l’endroit où les flics déposent la nuit les poivrots , les SDF ou les drogués de la nuit)  maintenant l’urgence :  voie royale d’entrée :un triomphe pour ces bannis ces marginaux du personnel noble Quelle revanche : les médias à leurs pieds  au profit du 4éme âge devant qui on s’incline : nos pauvres « vieux » !!

    Pour leur assurer un « avenir » radieux , on arrête l’économie, la scolarisation  la musculation ou le sport et aussi la culture voila ce qu’on dit à la jeunesse :

     Déculturez-vous !

     Déscolarisez vous !

     Demusculairez-vous

    L

    La médecine hyper technique et informatisée où les sujets sont des robots identiques s’oppose aujourd’hui, et est même en lutte contre la médecine de terrain traditionnelle de ville ou de campagne ou le médecin sort de son cabinet, observe son malade dans son environnement ordinaire, apprécie son milieu social et scolaire. Cette médecine humaine a perdu la partie à l’occasion du Covid 19, au nom de la machine contre l’homme, au nom de l’informatique contre la pensée humaine.

    Tout l’hôpital est réquisitionné pour les malades très vieux au-delà de 85 ans, moyenne des décès actuels, et fait oublier les évidences, fait avancer l’obscurantisme et enfonce les pays occidentaux dans l’idiotie intellectuelle. Et le martyr  s choisi qui ne demandait rein dans son coin de Marseille  est devenu  la bête noire des lobbies et des trusts Pharma Tous on veut sa tête !!

     

     

    Le chemin de croix de Jésus Raoult

    Je le vois avec sa tête de Christ martyrisé, fatigué écœuré par les médias, ses cheveux longs et sa couronne d’épines marchant sur les cris de haine et les coûts de fouet de ses bourreaux que sont les commentateurs vedettes des grandes chaînes de télé privée ou publique. Ces grands « pontes » en concurrence veulent se payer sa tête « se faire Raoult » comme ils disent et ainsi jouer les vedettes auprès des directeurs de leurs chaines.
    Sous leurs questions imbéciles, Raoult tombe, il se relève, on lui tend un autre piège. Et lui, toujours avec sa tête de crucifié, martyrisé, sa ténacité à expliquer et à se mettre au niveau des interlocuteurs qui est extrêmement bas et qui sont là pour l’assassiner.
     CAR Tout ce que cela révèle est le niveau intellectuel des journalistes de la télévision et surtout de leur prétention à tenter de comprendre quelque chose de scientifique à un niveau un peu élevé.
    Quand on voit la tête de Pujadas ou autre Morandini, etc., le niveau de leurs questions on comprend qu’ils n’ont pas fait les grandes écoles scientifiques ni même un bac scientifique tant leur compréhension , malgré les efforts de Raoult, est loin d’être susceptible d’un accès pour eux. En tous cas, ils n’ont pas compris grand chose dans les écoles de journalisme, voir à L’ENA sur les phénomènes de multi causalité, sur la résolution d’équations à 2 ou 3 inconnues ou sur les estimations de forces de corrélation. On voit donc le niveau de compréhension des journalistes de télévision pour les mathématiques, les statistiques, la chimie, etc. n’est pas à la hauteur malgré les efforts de Raoult et qu’ils auraient besoin d’une remise à niveau pour comprendre ne serait-ce que le début des analyses qu’ils entendent, des tests de résultats tendanciels. Ce que tente en vain Raoult, qui se sacrifie là, pas pour remonter le niveau d’intelligence des journalistes, ce qui serait vain, mais pour maintenir le niveau et le crédit de son laboratoire, assurer les salaires d’une cinquantaine de personnes qui à Marseille travaillent réellement pour l’avancée des connaissances.

    Raoult raisonne en praticien de terrain et pas de labo seul; il raisonne à long terme,  se donne les moyens de juger sur longue durée de l’histoire médicale ; il regarde Chine et a  Afrique pour comparer large  Il a connu la médecine de brousse  où il n’y a pas d’hôpital, ni des moyens gigantesques

     Il voit une revanche de l’histoire , la fin de notre domination qui a duré 5 siècles !

     « Courage prof. Raoult, ils n’auront pas votre scalp ; vous  êtes notre honneur et  celui des Africains qui vous suivent et vous  regardent

     Vous connaissez les deux continents qui on vaincu le virus  qui sont debout  tête relevée  optimistes quant à leur avenir

     

     

    Quand on regarde les chiffres de l’INED, de la population française, on voit que dans le premier semestre 2020, il y a eu moins de morts en France, tous âges confondus qu’en 2019.
    Alors quoi ? Vive le virus parce que sinon on rentre dans la manipulation des statistiques et on cache que cette épidémie n’ait l’effet que d’une légère surmortalité au-delà de l’âge moyen de vie en France.

     Le mot d’ordre  par ailleurs des grands groupes qui font ou défont notre santé en nous obligeant à une alimentation qu’ils ont choisie pour nous sans notre avis et contre toute indication médicale On veut nous soigner d’une main et de l’autre on nous empoisonne

    Belle société magnifique civilisation

     Depuis  10 u 20 ans , on marche sur la tête

     Par exemple : Soignez-vous et surtout mangez sucré

    Voilà le mot d’ordre de notre société : du sucre toujours du sucre dans tous les aliments et condiments. Faîtes plaisir aux betteraviers et autres sucriers. Il faut satisfaire les lobbies et les géants de la production industrielle qui nous inocule les besoins de nos goûts et qui remplissent leurs caisses au détriment de notre équilibre alimentaire et de notre organisme. Sous cette inondation, je me rappelle avec nostalgie mon enfance, le manque de sucre (pendant la guerre, on avait droit à un kilo par mois) et maintenant c’est un kilo par jour. Je me rappelle des fruits et légumes qui étaient rustiques, un peu acres (même les cerises étaient vendues acides : les guignes) et c’était agréable au goût de retrouver des sensations et des odeurs qui ont disparues hélas, aujourd’hui. Mais les financiers des géants de la productions industrielle s’enrichissent de notre sang et il faut le tolérer.
    Bonnes gens en surpoids, même sans être obèses, vous avez avalés trop de couleuvres et trop de sucre. Et du coup, vous régalez le virus, Covid 19 qui adore le sucre et la graisse.
    Marchez deux heures / jour

     

    Se sucrer, en argot de mon enfance, veut dire escroquer.
    bonnes gens en surpoids, mêle sans être obèses trop de recherche de calorie pour la dépense physique minime. On vous a caché la vérité  et vous avez marché «  Consommez ;  achetez,  remplissez vous la panse sans efforts ;prendre la voiture pour faire un KM …

     Le phénomène caché derrière ces faits occultés est la montée stupéfiante des petites classes populaires française de naissance,  qui sont passés brutalement à la petite bourgeoisie en sautant l’étape des classes moyennes, le tout en 2O ou 30 ans

    Bonnes gens en surpoids sans être obèse  vous avez avalé  trop de couleuvres ; et trop de sucre et vous régalez alors  le covid qui adore ça

     Classes populaires :  ne passez pas de l’austérité ou de la pauvreté à l’envie de richesses et de consommations  grandioses du genre  la bagnole  les résidences secondaires, le luxe de bons vins et tous les gadgets qu’»on vous vante

     Par exemple vous payez des motos crosr ou tous terrains à vos gosses à 2000 ou 3000 euros et ils font un usage inouï même les jours d’école .Ici à la montagne de la Mure en forêt, près des lacs ou sur les sentiers et ils font un vacarme et une fumée qui nous exaspèrent ,nous les vieux  en montagne

    On vous entend du fond des villages ;on vous appelle les frelons : à 16 ou 17 ans vous commencez jeunes à emmerder les gens  Je sais : Et c’est un cadeau anniversaire de grands parents !!

     

     

     

     

     

     

     Ce que j’ai vu dans la petite ville de montagne où je vis depuis 20 ans !!   Un changement fondamental réalisé en peu d’années (5 ou 10 !)

     

     

     

    Alors, devenez comme nous, écolo et économes, pratiquez une médecine aux moyens rustiques et aux traitements doux. N’abusez pas des plaisirs de la table ou des grands vins, surtout si vous êtes incapable de brûler ces calories, sans parler même d’une dépense physique minimale.
    Par exemple, faire au minimum 2 heures par jour de vélo ou de marche en montagne , ce qui est la dépense physique minimale pour un adulte, même vieux.

     Vos enfants ne vous suivent pas dans cette voie mais ils se laissent aller sur le plan scolaire  Il n’y a pas de » gros » parmi les meilleurs de la classe  ils ont accédé eux trop ite au genre de vie de la petite bourgeoisie qu’ils côtoient à l’ école, au sport,  ou en faisant la fête

     Et ils ne comprennent pas soudain pourquoi tout ça, arrivé avec facilité,  devrait s’arrêter  à cause d’un virus de « vieux »

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Nous assistons à un moment historique. La modification totale des rapports de force entre continents nations, et courants de pensée. Le grand empire occidental est en train de s’effondrer sous les coups imprévus d’un virus fou.

    Pour le moment, l’empire occidental qui a dominé le monde pendant cinq siècles (Christophe Colomb, puis Magellan , puis toutes les colonisations du XIX -ème et XX -ème. Cet empire se fissure, il décline brutalement de manière imprévue alors qu’il avait résisté et profité de deux guerres mondiales. Notre empire occidentale de 1500 à 2000 a donc tenu 5 ou 6 siècles ce qui est la durée moyenne de longueur de vie des empires précédents qui avaient tenus ou tenté de dominer exploiter coloniser esclavagiser les autres pays de la planète (en tous cas ceux connus par l’écriture et l’histoire). Sans les citer tous : empire mongole, perse, chinois- oriental, gréco-romain, puis Byzance, avant le nôtre, empire avec ses nations dominantes, aujourd’hui l’Amérique qui a pris le leadership, la Grande-Bretagne, La France, l’Empire Germanique un moment, qui ont dominé le monde se le sont partagé après des disputes innombrables jusqu’à 1950.
    Rappelons que nous avons redessiné l’Afrique, ses frontières, que nous avons disputé jusqu’en 1900 le Congo, l’Ethiopie, l’Egypte. Idem pour l’Amérique du sud et centrale que nous avons consciencieusement nettoyées de toutes les vieilles civilisations au profit des colons blancs. Donc cet empire qui partait de l’Amérique du sud , de la Californie jusqu’à la Moskova a dominé l’univers pendant 6 siècles.
    Seul le japon, la Chine ont résistés. Le Vietnam et l’Inde ont luté jusqu’eu bout pout maintenir un semblant de souveraineté, mais ont cédé à la fin.

    Le Japon intouchable , la Chine est devenue l’objet des convoitises à se partager par les deux ou trois grandes puissances européennes.

    Anecdote significative, au nom de notre sacro-sainte liberté de circulation et d’exportation des marchandises, français et anglais ont fait une guerre sur le sol chinois avec nos troupes, nos soldats, nos armées pour occuper et forcer l’empereur chinois à acheter de force nos drogues habituelles , nos produits les plus pervers, notamment l’opium. Nous avons importé de force des milliers de tonnes d’opium pour droguer les chinois amateurs de ce produit qui devenait de plus en plus dépendants. C’est la dernière trouvaille de 5 siècles de libéralisme et de productivisme puisque cet opium nous le faisions produire par nos colonies, Asie du sud Est, Inde, etc.
    Le problème du virus c’est qu’il a déclaré à la lumière du jour ce qui avait été l’essor de notre passé, les raisons de notre gloire et les résultats de notre force (qui n’a pas été irréelle : c’est le devenir des sciences, de la grande technologie, de l’informatique et des progrès des savoirs cosmiques ou de l’histoire de la Terre. Brutalement, après le point ferme et l’imposition « pax americana » de 1945 à 2015, tout change de la façon la plus inattendue qui soit. On voit émerger des Boris Johnson, Des Donald Trump, ou des petits Macrons à la tête des géants de la planète, alors que jusqu’ici nous avions au minimum des Roosevelt et des Obama, Des De Gaulle ou des Mitterrand, des Churchill, qui étaient d’une autre taille et d’une autre pointure.

    Ce déclin brutal, annonce ce qui devient la norme : la déscolarisation, presque totale entreprise depuis 8 mois au détriment de nos enfants et au profit des marchands de téléphone ou de tablette. Cette déscolarisation qui entraine une perte du sens de l’histoire, une ignorance des sciences naturelles, un abandon d’une culture personnelle riche qu’elle soient générale ou particulière aura un déficit terrible pour notre jeunesse qui sera à la merci par absence de sens de l’histoire de n’importe quel charlatan ou vendeur d’illusions. La déscolarisation s’accompagne ou entraine la déculturation , celle produite par les réseaux sociaux ou l’histoire, la géographie, la culture générale sont égales à zéro. Nous avons commencé par supprimer nos livres, nos bibliothèques, nos librairies, nos centres culturels, au profit de zéro pensée, de totale méconnaissance du passé, dans le sens d’une prochaine vie, en quelques sortes animale, sans mémoire, sans logique, sans idée. Pour que le virus triomphe il faudra également entreprendre le déficit musculaire, une sorte d’abandon de ses forces physiques, du goût ou de la pratique des sports, bref une démuscularisation qui entraineront une disparition de la pensée , des exploits corporels, des victoires de la culture générale pour que la disparition de toute trace de cet empire occidental de 5 siècle soit ainsi réalisé ;

     

    La traite des noirs, la mise en esclavage d’un continent, leur exportation vers l’Amérique, furent un grand symbole de notre régime occidental de productivisme et de l’exploitation des autres « races ».

    La transformation de conflits entre nous, la concurrence pour la marchandisation des humains ont produit entre nous des guerres terribles que nous avons exportées pour qu’elles deviennent mondiales.

    Mais maintenant, la troisième guerre mondiale dont nous assistons au commencement se fait à notre détriment pour nos déficits et pour accélérer notre chute. Donc le virus est un symbole et un dur rappel à la réalité de l’histoire, puisque les deux continents qui résistent victorieusement à ce petit virus parmi dix autres sont la Chine et l’Afrique noire. Ils tiennent enfin dans leurs mains, radieux, leur revanche , de deux siècles d’humiliation.

     

     

     

     

     


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    De la part de l’ermite,

     

    Il annonce la sortie de son dernier livre : ‘Ader l’aérien, un ingénieur toulousain’, édition Saint Honoré, Paris.

     

    Il s’agit d’une biographie placée dans son époque, d’un individu un peu marginal, mais qui a laissé sa trace dans de très nombreux domaines scientifiques, d’inventions, d’avions, de bicycles, de téléphones. Son exemple est donc pédagogique car Ader a pressenti la menace sur notre société des renversements d’équilibre entre science et industrie.

     

    Il a également ressenti le danger d’être un chercheur fonctionnaire dépendant des crédits et des titres d’état, ainsi que des grandes organisations scientifiques qui limitent la liberté de recherche et l’esprit d’indépendance à l’égard des rites, des modèles de pensée, des types d’écriture et d’invention.

     

    Ce livre est d’actualité. Il montre que dans une époque de très grand conformisme, de soumission à une pensée unique, voir médicale ou biologique, la société perd la tête et s’égare dans des conflits de personne et d’argent.

     

    L’auteur ‘Peneff’ avait attiré l’attention des dangers que la recherche pharmaceutique domine, par l’octroi des crédits, le cadre de travail, les méthodes de vérification, tout un ensemble de recherches médicales et chimiques valables encore à la fin du XXème siècle.

     

    Son blog a signalé les risques de conformisme et d’acceptation, sans vérification des tests et des preuves médicales que les plus grands chercheurs se sont jetés à la tête ces jours-ci, au sujet de la tragicomédie que se révèle être ce virus : un des innombrables virus rencontrés depuis plusieurs siècles et récemment : grippe asiatique, après grippe espagnole, ect… De ces virus, nous en rencontrons individuellement d’innombrables depuis notre naissance, et nous survivons.

     

    L’ermite et ses étudiants sont allés anonymement faire des tests de médicaments dans les grands laboratoires qui embauchent des désœuvrés, des désargentés, des paumés, pour gagner de l’argent en prêtant leur corps à la science. En prenant le rôle de cobaye, en donnant leur identité, mais en cachant l’esprit scientifique de vérification de l’authenticité et de la qualité des tests, les auteurs (voir texte de Christophe Brochier) ont raconté en détail la désinvolture avec laquelle le personnel des labos chargé de mesurer les effets du médicament traitaient les jeunes gens qui prêtaient leur corps à la science. Mais ceci n’est rien. Le plus grave et le plus surprenant, était qu’ils furent acceptés sans vérification de leur passé médical, ou de leur véritable identité. Ce qui est un comble pour une expérience de validité des médicaments ainsi qu’on le proclame, alors que dans les faits, ces sociologues ont ressenti, vu et vécu la réelle situation des cobayes humain et ont analysé le travail des personnels de santé chargés de les inoculer et de leur administrer un traitement. Aujourd’hui où la science médicale parle de très haut, la véritable situation des soutiers de la science, des petits agents qui sont là pour la frime, ne surprend pas les chercheurs qui sont allés véritablement vivre plusieurs jours dans les labos et les lieux expérimentaux.

     

    Pour le détail des vérifications que l’ermite et ses étudiants ont produit, il faut lire le texte dans le blog : ‘Devenir un cobaye humain’ et lire la synthèse et la conclusion de leur livre : ‘La France malade de ses médecins’ publié chez les ‘Empêcheurs de penser en rond’ puisque les grandes maisons d’édition l’ont refusé car subventionnées directement ou non par l’industrie pharmaceutique.  Ceux qui s’amuseront à lire et à vérifier, verront sans surprise que les évènements actuels, annoncés comme stupéfiants, avaient largement été anticipés, sans profits d’ailleurs pour leurs auteurs, sinon le souci de vérité. Mais chèrement payés par les jeunes co-auteurs, alors étudiants en thèse sous la direction de Peneff, car ils n’ont pu accéder à un poste en université.

     

     Il ne fait pas bon marcher vent debout, devenir un peu iconoclaste, et refuser les clichés, le consensus, et les mythes de la connaissance dont l’époque se croit détentrice. Il ne reste que de rire et se moquer des prêtres de la religion de l’opinion dominante. Il ne fait pas bon s’éloigner des centres de pouvoir, d’ironiser sur leurs compétences et leur fausse perspicacité, ce qui n’a été dommageable non pas pour l’ermite qui s’est retiré tranquillement dans ses montagnes, mais pour ses jeunes camarades qui l’ont suivi à leurs risques et périls. Il ne fait pas bon de s’éloigner des sentiers battus mais bien d’autres l’avaient chanté avant : Boris Vian, George Brassens ou Jean Ferrat.

     


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